Élections américaines : les effets sur l’économie et vos finances

Les élections américaines de 2024 et la transition qui a suivi ont créé un climat d’incertitude économique, entraînant des prédictions alarmistes dans les médias et sur les réseaux sociaux. Au Canada, ces événements ont occasionné des inquiétudes étant donné l’importance des relations économiques entre les deux pays. Il peut d’ailleurs être difficile de faire la distinction entre les menaces réelles et les tactiques de négociation du président américain.

L’histoire montre cependant que, malgré des périodes de turbulences, l’économie nord-américaine a toujours su s’adapter et se stabiliser.

L’influence réelle du président américain sur l’économie

En tant que dirigeant du pays le plus influent du monde, le président des États-Unis peut sembler tout-puissant. S’il est vrai qu’il détient des responsabilités et des pouvoirs importants, il faut mettre les choses en perspective et souligner qu’il n’exerce pas une influence absolue sur la politique américaine, ni sur l’économie mondiale.

À titre d’exemple, même si le président Donald Trump a menacé en 2018 de ne pas inclure le Canada dans le nouvel accord de libre-échange qui devait remplacer l’ALÉNA, il s’est finalement ravisé et a ratifié un accord de libre-échange pour l’Amérique du Nord entre les États-Unis, le Canada et le Mexique afin que les échanges commerciaux demeurent bénéfiques aux trois pays.

Même si le ton du président depuis le début de l’année pourrait nous faire croire le contraire, il est bon de se rappeler que malgré l’influence importante du président des États-Unis sur la politique américaine, les gouverneurs des états américains qui ont des échanges commerciaux avec le Canada jouent eux aussi un rôle clé dans les discussions commerciales. Ainsi, le travail sur le terrain du gouvernement fédéral canadien et des provinces canadiennes auprès des gouverneurs américains a beaucoup de poids lors des négociations pour faire valoir les bénéfices mutuels des deux pays.

Les répercussions des élections américaines sur les relations entre le Canada et les États-Unis

Au-delà de l’influence du président américain sur le commerce canado-américain, il est bon de se rappeler que les deux pays entretiennent une relation privilégiée qu’ils ont, tous les deux, intérêt à maintenir.

Le 17 mai 1961, John F. Kennedy a parlé de ce lien fort entre les deux pays devant le parlement canadien : « La géographie a fait de nous des voisins. L’histoire a fait de nous des amis. L’économie a fait de nous des partenaires. Et la nécessité a fait de nous des alliés. Que nul ne tente de diviser ceux que la nature a ainsi réunis. Ce qui nous unit est de loin supérieur à ce qui nous divise ».

Les élections américaines et les marchés boursiers

Heureusement, les différentes crises n’ont pas d’incidence majeure sur les investisseurs qui maintiennent leurs investissements sur les marchés financiers à long terme.

Le tableau ci-dessous, produit par iA Gestion mondiale d’actifs (iAGMA), illustre d’ailleurs la progression des marchés boursiers et la croissance économique au fil des changements de gouvernement entre partis démocrate et républicain au cours des 50 dernières années (basé sur l’évolution de l’indice S&P 500 de la bourse de New York).

On constate que les marchés financiers ont toujours affiché une belle croissance, et ce, malgré les crises comme les récessions, les guerres ou la récente pandémie de COVID-19.

L’histoire prouve que l’économie mondiale et celle de l’Amérique du Nord sont demeurées fortes et résilientes, peu importe qui était le président américain. Elle montre aussi qu’une présence soutenue sur les marchés permet de profiter davantage de la croissance économique pour vos investissements.

Investir à long terme pour atténuer les pertes financières

Privilégier un investissement à long terme permet de traverser les hauts et les bas des marchés boursiers avec sérénité. Bien que les investissements à court terme puissent être lucratifs lors des pics de volatilité favorables, le potentiel de rendement sur le long terme est incontestable.

En effet, sur des périodes de 5, 10 ou 20 ans, l'historique des marchés montre une stabilité et une tendance positive du rendement. Cette approche permet de limiter l'impact de la volatilité et réduit considérablement le risque de perte financière.

L’impact des élections américaines sur les marchés

Depuis son investiture le 20 janvier dernier, Donald Trump a signé plusieurs décrets et fait de fréquentes déclarations médiatiques. De telles actions et déclarations ont évidemment rendu les marchés boursiers plus sensibles et généré de la volatilité dans les semaines qui ont suivi.

Dans l’épisode Que penser du premier mois de Trump 2.0? du balado À vos intérêts!, enregistré un mois après l’investiture de Trump comme 47e président des États-Unis, nos experts survolent les différents développements des dernières semaines, notamment sous un angle géopolitique.

Sébastien Mc Mahon, stratège en chef et économiste sénior, aborde d’ailleurs les menaces tarifaires en y voyant possiblement une stratégie de négociation du président américain : « En bref, ce que Donald Trump estime qui est une bonne stratégie de négociation, c’est de faire des demandes qui sont assez extraordinaires, pousser l’adversaire dans les câbles, puis comme ça voir quel genre de concessions on peut aller chercher en sachant très bien qu’on va se contenter de moins que ce qu’on a demandé, mais on va être capable d’aller chercher probablement plus qu’en utilisant une autre stratégie qui serait peut-être un petit plus diplomate. »

Conclusion? Il ne faut pas trop s’en faire avec toutes les déclarations qui circulent et éviter de céder à la panique. En plus de maintenir ses investissements sur les marchés à long terme, le fait de se bâtir un portefeuille diversifié est une autre manière de se prémunir contre l’instabilité, tant aux États-Unis qu’au Canada.

Rester calme quoi qu’il arrive

Le cycle des investissements à long terme est fait de multiples et courts épisodes qui peuvent comporter des embûches (qu’il vaudrait mieux éviter!). La peur de rater des occasions ou de subir des pertes peut nous pousser à agir impulsivement, en particulier lors des périodes de forte volatilité.

L'envie de changer brusquement de stratégie et de réviser certains investissements peut être forte pour suivre l'engouement du moment ou penser éviter le pire. Cependant, ces périodes de volatilité soudaine sont généralement de courte durée et suivent des cycles réguliers. Même si cela peut sembler à contre-courant, il est donc généralement plus profitable de maintenir le cap pour atteindre ses objectifs sans subir de pertes financières.

Déterminer sa tolérance au risque... et demander conseil

Pour voyager paisiblement dans le monde parfois agité des investissements, il faut faire correspondre vos investissements à vos limites de risque. Vous pouvez découvrir vos limites en parlant avec un conseiller financier pour comprendre quel type d'investisseur vous êtes. Cela vous aide à éviter les décisions impulsives et les difficultés émotionnelles liées à vos investissements.

De plus, l'expérience et le point de vue objectif d'un conseiller financier peuvent vous aider à investir en bourse tout en restant calme afin de prendre des décisions raisonnées. Après tout, même les experts cherchent des conseils pour prendre du recul par rapport à leurs stratégies d'investissement!

Finalement, il est démontré que faire appel à un conseiller améliore considérablement l’épargne à long terme. Les investisseurs qui font appel à un conseiller pendant 15 ans ou plus épargnent 2, 3 fois plus que leurs pairs qui ne le font pas¹. En plus de vous apporter du soutien, leur expertise et la tranquillité d’esprit, avoir un professionnel à vos côtés peut contribuer à accroître vos gains financiers.