Comment s’adapter à un emploi en télétravail

La réorganisation du travail

Selon une récente étude de Tania Saba, une chercheuse émérite de l’Université de Montréal, réorganiser les structures de travail à distance n’est pas une sinécure, pour deux raisons principales.

D’abord, le fait de ne pas savoir sur quels dossiers travaillent les autres membres de l’équipe rend la circulation de l’information informelle entre collègues plus difficile, ce qui peut causer de l’angoisse pour certains. Ensuite, le sentiment d’être coupé des décisions organisationnelles en inquiète aussi plusieurs. Ce sentiment est notamment bien présent chez les jeunes. Certains craignent que d’être éloignés du « quartier général » de l’entreprise nuise à leur carrière¹.

Bien sûr, les tâches effectuées en présentiel dans un bureau ne se réalisent pas de la même façon à distance. Une adaptation à son nouvel environnement est nécessaire. Par exemple, en vidéoconférence, il faut apprendre à respecter les temps de parole de chacun, ouvrir ou fermer son micro au moment opportun, et même réapprendre à « lever la main » comme on le faisait jadis à l’école primaire!

Les rapports humains

Pour pallier l’absence de rapports directs liée au télétravail, il importe de développer et de maintenir certains liens.

Selon Estelle Morin, professeure titulaire au Département de management de HEC Montréal, il faut distinguer confinement et télétravail². Lorsqu’il n’y a pas d’urgence sanitaire en vigueur, le télétravail permet de se déplacer chez des clients, de travailler dans des espaces collaboratifs, de marcher ou de dîner avec des collègues. Les contacts sociaux sont sains et nécessaires… et ne se vivent pas uniquement autour de la machine à café, si inspirante soit-elle.

Quant au contexte des rapports à l’écran, Estelle Morin soutient que si on fait preuve d’empathie et d’authenticité, il est possible de recréer des liens malgré la distance. « Il faut développer un sentiment de proximité, ce qui se construit grâce à la qualité de l’échange », avance-t-elle. Pour y parvenir, des contacts fréquents et réguliers, même s’ils sont de courte durée, s’avèrent utiles. « Cela aide à comprendre et à intérioriser les façons de faire et de penser de l’autre », poursuit-elle.

Bien sûr, le télétravail comporte ses limites, et sa combinaison avec des moments en présentiel crée un équilibre souhaitable. Par exemple, au début d’une relation, professionnelle, des rencontres en personne faciliteront la création de liens qui pourront ensuite être entretenus à distance.

Bref, le télétravail peut avoir bien des aspects positifs, surtout s’il est réalisé en formule hybride.