Sébastien: Bienvenue au balado À vos intérêts de iA Groupe financier. Mon nom est Sébastien Mc Mahon et cette semaine, j'ai le plaisir de recevoir mon ami Frédéric Lessard avec nous. Salut Frédéric!
Frédéric: Salut! Ça va bien?
Sébastien: Ça va très bien. Juste pour pas que je massacre ton titre, est-ce que tu peux te présenter comme il faut pour tout le monde qui nous écoute?
Frédéric: Oui, absolument. Je suis Vice-Président Régional aux ventes pour iA Groupe financier. Puis je suis aussi le père de deux beaux enfants et un gars très sympathique.
Sébastien: Je confirme, ça fait longtemps qu'on travaille ensemble, Fred. Je vais t'appeler Fred, pour l'épisode…
Frédéric: Oui, oui. On peut faire ça
Sébastien:. On a le droit de faire ça. Puis on commence une nouvelle année. Au moment où on enregistre ce balado, on est au milieu de janvier 2025 et on se disait : « Qu'est-ce qu'on peut faire d'original? Ça serait peut-être bien de t'inviter pour voir quelles sont les questions brûlantes qu'on entend dans le moment à travers nos réseaux. Qu'est ce qui intéresse les clients? »
Puis si tu me permets, je pourrais peut-être commencer par te positionner là-dessus. On entend beaucoup que 2024, ça a été une année fantastique. Quand je parle à des clients, quand je parle à des conseillers moi-même, les gens disent : « Oui, ça a été une bonne année, un très bon cru. »
Mais qu'est-ce qu'on apprend de 2024? Puis est ce que les marchés sont à un sommet? C’est une question qu'on entend souvent. Peut-être te lancer là-dessus? Est-ce que tu entends ça? Et qu'est-ce que t'en penses?
Frédéric: Oui, c'est une excellente question. En fait, les faits sont qu'en 2024, à peu près tous les investisseurs ont connu une bonne année, ont fait de l'argent avec leurs investissements. Puis je ne parle pas nécessairement des clients d'iA; je parle à tous azimuts. Les marchés ont été fastes en 2024.
Sébastien: Quand on regarde les rendements, c'est quoi? C'est 25 % pour la Bourse américaine; 20 % au Canada; le Nasdaq, ça fait deux années en ligne qu'on fait 40 % en dollars canadiens. Donc c'est des années assez spectaculaires.
Frédéric: Oui. Puis, si quelqu'un, par exemple, a un peu d'obligations dans son portefeuille, on a pu peut-être voir des rendements de 10 ou 15 %, mais c'est quand même bien au-delà de ce qu'on est en droit de s'attendre.
Parce que comme investisseur, la promesse qu'on peut faire, en fait, en tant que professionnel de l'investissement, la promesse qu'on peut faire à nos investisseurs, c'est de faire des rendements qui battent l'inflation, qui battent l'alternative qui sont des produits garantis, ce qui fait qu'en termes absolus, on peut s'attendre à des rendements de 5, 6, 7 ou 8 % par année. Mais là, c'est bien au-delà de ça, ce qu'on a fait. D'ailleurs, peut-être un petit mot s'il y a un de nos auditeurs qui a pas fait d'argent avec ses placements en 2024, on en est bien désolés, mais vous aurez été exceptionnels à votre manière l'an dernier.
Sébastien: Oui, c'est dans l'exception. Puis ça fait quelques années consécutives qu'on a des bons rendements. 2023 avait été très bon aussi. C’est sûr que 2022 a été une année un peu plus mouvementée, mais quand même, au cours des dernières années, tu sais, dans les apprentissages qu'on a faits, c'est que c'est toujours payant d'être diversifié.
Il y a des moments où la Bourse canadienne, l'année passée en 2024, était loin derrière la Bourse américaine. Mais en deuxième moitié d'année, elle a rattrapé le chemin perdu. Donc de rebalancer en cours d'année, c'est payant! La gestion active : l'année passée, la bourse américaine, on dit qu'elle a fait 25 %. Bien, de ces 25 %, il y a à peu près les deux tiers que c'est les sept magnifiques qui ont amené ces rendements-là. Donc il fallait que nos gestionnaires nous positionnent dans les bons titres au bon moment. Donc tout ça, l'importance de la gestion active, l'importance de rester investi, l'importance d'avoir un bon profil fait avec notre conseiller en placement pour s'assurer que nos placements conviennent à nos besoins, tous ces apprentissages-là, on les a juste confirmés en 2024.
Frédéric: Oui. Puis tu as tellement raison parce que, Sébastien, je ne sais pas si tu te rappelles, au début 2024, une des questions que les gens se posaient, c'était beaucoup – à ce moment-là, on se transporte voilà douze mois, il y avait des produits garantis avec des taux de 5 %, 6 % qui étaient très attrayants, on va se le dire. Alors nos investisseurs se demandaient : « Est-ce que je devrais laisser tomber les marchés et aller me réfugier dans les produits garantis avec des taux de 5 ou 6 %? »
Sébastien: «… Pourquoi je devrais m'exposer à des risques quand je peux avoir 5 % là, garanti? »
Frédéric: Et puis là, bien, la réponse on l'a. Tu sais, on parle par exemple, de quelqu'un qui aurait fait 15 ou 20 %. Bien faites le calcul en dollars, je pense que ça a été bien rétribué pour son risque.
Sébastien: Oui, ça va très vite. Ok, parfait. Puis les marchés sont chers dans le moment. On peut dire ça. Ça dépend quel marché on regarde. Nous, quand on regarde le marché américain, on voit que les multiples sont élevés.
Dans une récente présentation que je faisais au réseau, on montrait que la valorisation des marchés à court terme, ça n'a pas vraiment d'impact. Si on fait un graphique puis qu'on regarde c'est quoi la valorisation du marché à un certain moment versus le rendement l'année d'après, on se rend compte que cher ou pas cher, les grands marchés font ce qu'ils veulent.
Mais à très long terme, par contre, quand on regarde 10 ans et plus, bien là, il y a une relation qui est forte. Donc, aux États-Unis, on peut dire que le marché est cher maintenant. Au cours des dix prochaines années, probablement, il faut s'attendre à des rendements qui vont être plus faibles en moyenne parce qu'on est déjà assez élevé. Bien sûr, l'intelligence artificielle peut venir changer la donne, on verra.
Mais le Canada, ça ne semble pas très cher. Le Japon ne semble pas très cher. Il y a plusieurs opportunités comme ça. Toi, quand tu te fais poser la question dans le réseau, tu réponds quoi aux gens?
Frédéric: Bien, cette question-là, elle est très, très fréquente : clients, conseillers, etc. Elle provient parfois du fait que ça va tellement bien qu'on se dit : « ça ne peut pas durer. » C'est souvent basé sur ce genre de réflexion-là. Mais nous, ce qu'on dit parfois, c'est : « ce n’est pas parce que c'est cher que ça ne peut pas devenir plus cher. »
Sébastien: Oui
Frédéric: Alors à un moment donné, il faut réfléchir aussi à l'alternative. Qu'est-ce qu'on peut faire avec nos sous, si on ne va pas dans les marchés? Alors nous, ce qu'on pense, c'est toujours la même chose : l'important, c'est d'être bien diversifié, de rester investi. Puis à ce moment-là, on devrait profiter encore de quelques belles années. Mais je te retourne la question, mon économiste extraordinaire. L'économie va assez bien. Je pense qu'il y a une base assez solide au niveau des marchés, non?
Sébastien: Il y a une base solide On est dans un environnement où l'inflation semble sous contrôle, puis on est dans un environnement où la croissance est là, mais elle est ni trop forte, ni trop faible. En anglais, on dirait « goldilocks ». C'est un peu une zone qui est porteuse à des rendements futurs.
Est-ce que ça veut dire qu'on va avoir une année exceptionnelle? Je dirais que probablement on va avoir une bonne année, mais pas nécessairement exceptionnelle sur les marchés. Il y a beaucoup de risque – puis on va parler probablement de Trump dans quelques minutes – avec la politique commerciale américaine qui semble maintenant être attachée avec la politique de sécurité nationale. Donc, est-ce qu'on va défendre des pays qui ont un surplus commercial? Le déficit commercial, c'est un autre sujet, mais quand même, ça, ça vient amener un petit peu d'imprévisibilité dans l'année 2025. Mais ultimement, je dirais que les fondements qu'on a sont assez porteurs à avoir encore une autre bonne année de rendements positifs. Puis les taux d'intérêt qui sont assez élevés aujourd'hui font en sorte que les obligations pourraient avoir une année qui se compare très agréablement par rapport aux dernières qu'on vient de vivre.
Frédéric: Intéressant. Puis tu vois, on parlait des préoccupations de nos clients et de nos conseillers. Dans le temps des fêtes. j'ai vu des gens de toutes les générations, d'à peu près toutes les villes et tous les villages au Québec. J'ai une grande famille, vous direz! Puis une des choses qui ressortait, c'était que les marchés sont chers, un peu, mais c'était surtout :« La situation à la Maison-Blanche en 2025, quel impact ça va avoir sur mon portefeuille et quel impact ça va avoir sur mes placements? Est-ce que je dois faire des gestes? Est-ce que je dois dévier mes investissements en fonction de cette situation-là? »
Tu en penses quoi?
Sébastien: Bien, je ne pense pas qu'il faut changer nécessairement le cap. Il faut s'assurer par contre qu'on respecte notre profil. Donc, si on entre dans l'année avec des placements plus agressifs que notre tolérance au risque, puis finalement, il y a des accidents de parcours, bien, il faut être positionné avant que ces éléments-là arrivent.
Mais Trump dit beaucoup de choses. Après ça, il ne faut pas oublier qu'il y a une balance des pouvoirs à Washington. Qu'est-ce qu’il va vraiment pouvoir faire? On va commencer à avoir une idée dans environ sept jours, au moment où on enregistre cet épisode-ci. La semaine prochaine, on va avoir l'inauguration, donc on va savoir plus de choses.
Mais pour le moment, la vision de long terme demeure porteuse. Les grands thèmes économiques, l'impact de l'intelligence artificielle sur l'économie, la Chine qui essaie de restimuler son économie… Tous ces tous ces éléments-là qui sont porteurs, qui vont avoir un impact sur les prix des ressources naturelles, tous ces éléments-là continuent d'être porteurs.
Donc, je vous dirais que ça se peut qu'on ait de la volatilité cette année. Des stratégies pour bénéficier de la volatilité, nous, on en a dans nos fonds diversifiés qu'on gère. Donc, on va aller bénéficier de tout ça. Mais ce n'est pas parce que Trump revient au pouvoir que nécessairement il faut changer notre façon de faire. Rappelons-nous, en 2017-2020, il y a eu des bons rendements dans les marchés quand même. La Terre a continué de tourner. Donc, je ne changerais pas complètement une approche à cause de ça.
Frédéric: Te rappelles-tu notre mentor, notre ami Clément Gignac?
Sébastien: Oui, oui.
Frédéric: Il nous disait souvent le meilleur placement, c'est celui qui te permet de bien dormir.
Sébastien: Oui, exactement.
Frédéric: Bien, je pense qu'avec une administration Trump, il va y avoir plus de nouvelles. Des fois, des nouvelles « coups de poing », mais avec un placement bien diversifié, on devrait être correct.
Peut-être que le petit conseil que je donnerais de plus, c'est au niveau de la répartition géographique de vos placements. Ce n'est peut-être pas le temps d'être concentré dans un pays en particulier. Ce n'est peut-être pas le temps de partir en peur parce que le Nasdaq a eu deux bonnes années, puis de tout mettre là. Donc, je pense que ce sont de petites mises en garde, mais de façon générale, le plein emploi, les taux d'intérêt qui sont plus accommodants, ce sont tous des facteurs qui devraient nous amener une belle performance. Puis, si on est bien diversifié, on évite de se retrouver avec la mauvaise position en fonction des décisions de Monsieur Trump.
Sébastien: Puis ces politiques-là risquent de faire des gagnants et des perdants. On ne sait pas qui c’est, on ne sait pas ça va être quand. Donc, d'être bien diversifié à travers le monde, ça risque d'être payant.
Dernière question : on en parlait avant d'entrer en ondes, toi et moi. Il y a beaucoup de questions aussi, vu qu'on est dans la période de la campagne REER, sur les meilleures stratégies fiscales, comment s'assurer d'aller chercher le maximum… Est-ce que tu peux me dire ce qui préoccupe les gens dans le moment puis quelles solutions tu as à leur apporter?
Frédéric: Oui, absolument. Tu sais, quand on parle d'impôt, là, on va parler de REER, de REEE, de CELI, de CELIAPP, de FERR. Tu sais, je viens de nommer l'alphabet en 30 secondes, il y a de quoi s'y perdre!
Le meilleur conseil que je peux vous donner, il est un peu« plate ». On aime ça avoir des réponses précises et super claires, mis pour celles-là, ça dépend tellement de la situation de chaque individu que c'est important d'en parler avec votre conseiller, votre personne de confiance.
Maintenant, pour le balado, en quelques mots, je dirais : « Quand on pense REER, il faut penser retraite. Il faut penser probablement à un retour d'impôt. » La chose qui est moins connue par rapport au REER, c'est l'impact que ça peut avoir sur différents programmes gouvernementaux. Je vais prendre l'allocation canadienne pour enfants. C'est basé sur le revenu imposable. Donc, si quelqu'un prend des REER, il va se trouver à avoir une allocation canadienne pour enfants un petit peu plus élevée, toutes choses étant égales par ailleurs. Donc quand on pense, quand on pense retraite, on pense retour d'impôt et peut être un petit avantage sur différents programmes gouvernementaux.
Maintenant, on va penser au CELI. Le CELI, bien là, il n'y a pas nécessairement la question de retour d'impôt. Par contre, c'est de l'argent qui va croître à l'abri de l'impôt.
Puis ça, ça donne beaucoup de flexibilité. Donc quand on pense au CELI, on va penser un peu plus aux fonds d'urgence, aux projets. Puis je pense que l'idéal, sans connaître la situation de chacun, c'est d'avoir un certain équilibre entre tout ça. Parce que ton REER, si tu as besoin de l'argent en cas d'urgence, il n’est pas accessible, il n’est pas liquide. En fait, il l'est, mais il va y avoir des conséquences fiscales, ce qui fait que c'est bien d'avoir un peu des deux.
Puis naturellement, bien moi, j'ai des enfants de douze ans et quinze ans. Ça fait que je pense aux régimes d’épargne-études. La fenêtre se rétrécit : quand ils vont avoir seize, dix-sept ou dix-huit ans, il va être trop tard pour profiter des subventions. Ça fait que ça, c'est un véhicule qui est très avantageux. Les subventions sont importantes, ça peut aller jusqu'à 30 % de ton dépôt.
Alors, pour résumer, je dirais que REER = retraite, CELI = liquidités et fonds d'urgence, REEE = subventions. Puis sinon, bien, il y a toujours le CELIAPP si quelqu'un veut s'acheter une propriété. La meilleure réponse, comme je t'ai dit tantôt, c’est qu’il faut en parler avec notre conseiller. Puis ces produits-là, encore une fois, ils sont disponibles dans toutes les institutions financières dignes de ce nom.
Sébastien: Puis c'est le temps de l'année de réfléchir à toutes ces choses-là avant que la date limite du 28 février arrive pour le REER. Puis l'épargne… C'est important d'épargner régulièrement. L'année commence, là, il y en a qui se sentent un peu en retard dans leur processus d'épargne. Tu sais, il y avait des statistiques dont on discutait. Est-ce que…
Frédéric: Tu me connais : moi, j'aime ça me comparer, parfois, là. Avec mon voisin, par exemple! Alors je vais vous donner une règle du pouce pour vous comparer. Au Québec, quand on regarde les statistiques. les gens vont épargner grosso modo 5 % de leur revenu brut. Il y en a qui ont des fonds de pension avec leur employeur, il y en a qui n’en ont pas. Tous ces gens-là, en moyenne, vont mettre 5 % de leur revenu brut de côté. Donc ça, ça veut dire que quelqu'un qui gagne 50 000 grosso modo, va mettre année après année 2 500 $.
Donc on vous dit ça comme règle du pouce, c'est important de le savoir. On n'est pas obligé. On peut sauter des années parfois, mais c'est sûr que quelqu'un qui arrive à 45 ans et qui n’a pas d'effort d'épargne en marche actuellement, bien là, à un moment donné, il va avoir un certain rattrapage à faire, question de garder le même niveau de vie toute sa vie, tu sais, même à la retraite.
Sébastien: Parfait. Bien, merci beaucoup Frédéric. C'est toujours un plaisir de t'accueillir ici pour discuter de tout ça. J'espère que tu as apprécié ton expérience. Je suis sûr que tout le monde va avoir appris beaucoup aujourd'hui.
Frédéric: Merci.
Sébastien: Donc c'est toujours un plaisir de vous servir. J'espère que vous avez apprécié cet épisode, et puis je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du balado À vos intérêts.
À propos
Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.
Sébastien Mc Mahon et Frédéric Lessard
Ce balado ne doit pas être copié ou reproduit. Les opinions exprimées dans ce balado reposent sur les conditions actuelles de marché et peuvent changer sans préavis. Elles ne visent nullement à fournir des conseils en matière de placement. Les prévisions données dans ce balado ne sont pas des garanties de rendement. Elles impliquent des risques, des incertitudes et des hypothèses. Bien que ces hypothèses nous paraissent raisonnables, il n’y a aucune assurance qu’elles se confirment.