Ashleay : Bonjour et bienvenue au balado À vos intérêts!. Aujourd'hui, je suis accompagnée comme à l'habitude de mon collègue Sébastien Mc Mahon, stratège en chef, et nous recevons Adam Elliott, le président de iA Gestion privée de patrimoine. Ensemble, on va discuter de sa carrière, de son parcours professionnel ainsi que de leadership. Alors, bonjour messieurs.
Sébastien : Bonjour Ashleay! Bonjour Adam!
Adam : Bonjour Sébastien! Bonjour Ashleay! C'est un plaisir d'être avec vous aujourd'hui.
Sébastien : Le plaisir est partagé. Le plaisir est pour nous de t'accueillir aujourd'hui. Ça fait des années qu'on travaille ensemble dans divers rôles, puis j'aime toujours entendre ta vision du leadership, ta vision de l'industrie. C'est très pertinent. Donc je suis content de t'avoir aujourd'hui avec nous pour en discuter.
Ashleay : Si on saute dans le vif du sujet, Adam, quelles étaient tes ambitions lorsque tu es entré sur le marché du travail?
Adam : Bien, vous savez, Ashleay, j'ai deux sœurs qui savaient qu'elles voulaient devenir médecin lorsqu'elles étaient au lycée, peut-être plus tôt. Elles sont toutes les deux médecins aujourd'hui et ont eu, dès leur plus jeune âge, une vision très claire du chemin qu'il faudrait suivre en termes d'éducation et de carrière pour devenir médecin généraliste, pour l'une, et chirurgienne pour l'autre. Moi, je n'avais pas la même clarté. Lorsque j'étais à McGill, je n'aspirais certainement pas au rôle que j'occupe aujourd'hui. Je savais que je voulais travailler dans les affaires dès mon plus jeune âge et, après avoir débuté dans l'assurance, je savais que je voulais travailler dans la finance, mais c'était principalement grâce à l'apprentissage de mes collègues et amies dans le domaine de la finance. J'aurais aimé avoir plus de vision, mais j'ai fait un pas à la fois. Tout le monde n'a pas la chance de voir son cheminement de carrière complet dès son plus jeune âge. J'ai juste essayé d'être très bon dans chaque rôle que j'occupais, puis de me mettre dans une bonne position pour la prochaine opportunité lorsqu'elle se présentait.
Sébastien : C'est bien que tu dises ça parce que les gens ont toujours tendance à penser que ceux qui ont du succès, c'est une ligne droite vers le haut. Et puis non, il y a des décisions qui se prennent, il y a des opportunités qui se présentent. C'est de l'apprentissage en continu. Toi, Ashleay, personnellement, qu'est-ce que tu voulais être quand tu allais être grande?
Ashleay : Oui, moi je voulais être professeur, comme mes deux parents au primaire. Puis là, plus je vieillissais, plus je voyais : « Wow! Ça, c'est quelque chose comme job! » Ce qui fait que j'ai changé de carrière. Mais moi aussi, justement, ça a beaucoup varié, mon chemin. En fait, Adam peut être que tu pourrais nous éclairer? Au début de ta carrière, est-ce que tu avais des objectifs spécifiques, que ce soit en termes de temps ou de résultats?
Adam : Ashleay, moi, j'avais deux parents comme professeurs aussi. Puis j'ai choisi une autre carrière certainement. En termes d'objectifs précis, oui, mais probablement une seule étape à la fois. Je ne savais pas quel chemin j'allais prendre depuis les rôles juniors au début de ma carrière, jusqu'aux rôles plus seniors que j'occupe aujourd'hui. J'ai essayé de travailler dur, d'apprendre continuellement en lisant, en étudiant et en travaillant avec mes collègues et mes clients. J'ai toujours veillé à m'engager, à faire de mon mieux dans chaque rôle que j'ai occupé. Et j'ai eu beaucoup de chance aussi. Je ne sous-estime jamais le rôle de la chance. Par exemple, j'ai eu la chance de travailler dans deux grandes entreprises au cours de ma carrière, dont l’une est iA. J'ai eu des amis tout aussi talentueux ou travailleurs que moi, mais ils travaillaient dans des entreprises qui n'avaient pas autant de succès et qui n'offraient pas les mêmes opportunités. Il est important de s'assurer de travailler dans une grande entreprise qui offre une progression de carrière ou de changer de compagnie rapidement si vous travaillez pour une firme sans opportunité ou qui, selon ce que vous jugez, n’aura pas de succès.
Sébastien : Oui, c'est bien aussi, ton parcours de carrière. Tu sais, on veut toujours accomplir un certain nombre de choses chaque fois qu'on embarque dans un rôle. Mais il faut aussi laisser la porte ouverte de prendre les opportunités quand elles arrivent, plutôt que de dire « Non, non, je veux terminer mon parcours dans un certain rôle. » Une fois qu'on commence à monter dans l'échelle, on peut influencer peut-être les gens qui prennent le rôle qu'on laisse de côté aussi. Donc, c'est une bonne leçon de leadership qui est cachée ici à travers cet énoncé.
Ashleay : Absolument. Et Adam, quels conseils donnerais-tu à un jeune qui vient d'entrer sur le marché du travail?
Adam : D'une part, renseignez-vous notamment par le biais de cours pendant que vous êtes jeune. Plus vous pourrez obtenir une éducation formelle avant d'avoir des enfants et avant que vos responsabilités professionnelles ne deviennent trop intenses, mieux ça sera. Ayant deux enfants qui jouent au hockey quatre ou cinq fois par semaine par exemple, en plus de mes propres efforts pour rester en forme et être présent avec ma famille et ma charge de travail, je peux vous dire que ce n’est pas plus facile de trouver le temps d'étudier en vieillissant. L'autre conseil que je donnerais est d'aller au bureau, de travailler autant que possible avec vos collègues en personne et de sortir et de rencontrer les clients. Je fais toujours ça jusqu'à aujourd'hui. J'apprécie et respecte la façon dont iA par exemple a adopté un lien de travail flexible. Cependant, il est beaucoup plus facile de se faire remarquer et de se démarquer lorsque l'on travaille en personne. Alors ne vous cachez pas chez vous. N'attendez pas que votre manager vous dise de venir au bureau. Prenez l'initiative là-dessus. Je pense aussi vraiment que tout le monde dans une entreprise devrait rencontrer les clients en personne souvent. Je trouve que trop de décisions sont prises par les entreprises sans consulter suffisamment leurs clients, et c'est essentiel.
Sébastien : Puis, tu sais Ashleay, tu te rappelles, dans un épisode précédent, on avait reçu Claude Sirois, notre collègue, puis quand on lui avait posé cette question-là, le conseil qu'il donnait aux jeunes qui embarquent sur le marché du travail, c'était : « N'oubliez pas, vous êtes le PDG de votre propre carrière. » Donc n'attendez pas que les gens vous disent : « Ok, tu devrais être au bureau mardi, mercredi, jeudi. » N'attendez pas que les gens disent : « Tu devrais parler à ces gens-là, parler à tes collègues. » Faites-le. C'est votre carrière. Vous en êtes responsable.
Ashleay : Absolument. Et puis, Adam, serais-tu prêt à partager tes idées sur le leadership et le développement de la carrière?
Adam : Oui, certainement. En termes de leadership, j'ai toujours essayé d'être très collaboratif et de montrer l'exemple. Il existe un livre de Simon Sinek nommé Leaders Eat Last qui contient des leçons que tous les aspirants dirigeants devraient suivre : Ne demandez pas à votre équipe de faire quelque chose que vous ne feriez pas vous-même. Montrez l'exemple toujours. Ne demandez pas à votre équipe de travailler tard sur un projet si vous ne travaillez pas dur également. Entrez au bureau et assurez-vous d'être accessible et non caché dans le siège social d'une entreprise, loin de vos collègues. Aussi, je dirais qu’il faut être empathique. Mettez-vous à la place des autres. Tout le monde n'a pas les mêmes ambitions que moi. Certains collègues sont très heureux dans leur rôle actuel et font un excellent travail, mais n'aspirent pas à un rôle de direction par exemple. C'est OK. Aussi, je dirais : « Posez plus de questions et passez plus de temps à écouter qu'à parler. » En termes de développement de carrière, soyez un étudiant continuel. Lisez beaucoup. Par exemple, je lis The Economist chaque semaine. Je lis quotidiennement le Globe and Mail, le New York Times et des publications industrielles. Je suis des chefs d'entreprises de nombreuses professions différentes sur LinkedIn et je suis tout aussi intéressé à apprendre d'un responsable informatique comme Bill Gates ou un historien comme Yuval Harari, qu'un leader financier comme Jamie Dimon par exemple.
Sébastien : Hum hum.
Adam : Je dirais aussi : « Ne soyez pas trop étroits dans vos intérêts et n'oubliez pas que votre santé, vos amitiés et votre famille sont aussi importantes, voire plus que votre carrière. Ne consacrez pas tous vos efforts à l'un au détriment de l'autre. » Construisez toujours votre réseau, votre network et pas seulement dans votre propre entreprise. Je crois fermement au concept de collaboration et non de compétition. Je n'essaie jamais de battre d'autres entreprises dans le même domaine que la nôtre. Je veux juste apprendre d'eux, améliorer continuellement ma façon de travailler et de communiquer et d'essayer de diriger. Par exemple, je suis fier d'entretenir de très bonnes relations avec les dirigeants de nombreuses entreprises avec lesquelles nous sommes en concurrence. N'oubliez pas que dans le concept de The Infinite Game disons, vous n'essayez pas de gagner un trimestre ou une année commerciale. Vous essayez de contribuer au développement de votre entreprise et de votre carrière tout au long de votre vie et, espérons-le, de laisser un héritage qui sera respecté après votre retraite, et non une réputation de renverser les autres pour vous rendre plus grand que vous-même.
Sébastien : Ce sont des bons conseils et c'est celui qui résonne le plus avec moi, c'est celui de la collaboration et non de la concurrence. Dans le rôle que moi j'occupe comme économiste et stratège, je me rends compte que les plus belles leçons de mentorat que j'ai reçues, c'est en parlant avec mes vis‑à‑vis des autres firmes. On a tous un très grand respect les uns pour les autres parce qu'on fait la même chose. Il n'y a pas beaucoup de monde ultimement au Québec ou au Canada qui font exactement le même rôle qu'on occupe, que ce soit moi, que ce soit toi, Ashleay, que ce soit toi, Adam. Ces gens-là, ce ne sont pas des ennemis à abattre, ce sont des gens avec qui on devrait avoir des atomes crochus. Puis on peut apprendre beaucoup, beaucoup les uns des autres. Donc oui, ça résonne beaucoup ça.
Ashleay : Vraiment. Et bien merci beaucoup Adam d'être venu discuter de ta carrière et de nous avoir partagé tes conseils sur le leadership. D'ailleurs, tu vas aussi paraître dans l'épisode de la semaine prochaine dans lequel on va parler du marché du travail actuel. Merci aussi à toi Sébastien et merci aussi à nos auditeurs et à nos auditrices. Puis n'hésitez pas à nous écrire si vous avez des questions. On se reparle la semaine prochaine. Messieurs, Merci encore.
Sébastien : Merci Ashleay. Merci Adam.
Adam : Oui, merci à vous deux.
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Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.
Sébastien Mc Mahon et Adam Elliott
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