Ashleay : Bonjour et bienvenue au balado À vos intérêts! Mon nom est Ashleay, et aujourd'hui on reçoit Myriam Auclair, chef de produits, Assurance collective. Le 10 octobre, c'est-à-dire la Journée mondiale de la santé mentale, approche à grands pas. C'est donc le sujet que nous allons aborder dans cet épisode. En effet, prendre soin d'une personne proche aux prises avec des problèmes de santé mentale n'est pas toujours facile, surtout qu'on a tendance à s'oublier. Pour bien aider une personne qui souffre, on doit bien prendre soin de soi-même. Alors Myriam fera le point à propos de cette situation. Bonjour Myriam!
Myriam : Bonjour, Ashleay!
Ashleay : Alors, d'abord, est-ce que les enjeux de santé mentale sont répandus dans la population?
Myriam : En effet Ashleay, d'après Statistique Canada, en 2022, c'est plus de cinq millions de personnes âgées de quinze ans et plus qui répondaient aux critères diagnostiques d'un trouble de santé mentale, comme un trouble de l'humeur, un trouble anxieux ou un trouble lié à la dépendance. On sait maintenant que les troubles mentaux ne nuisent pas seulement à la vie des personnes qui les présentent. Ça entraîne aussi des bouleversements dans le quotidien des familles et de l'entourage. Étant donné la prévalence des problèmes de santé mentale, la plupart des personnes seront un jour ou l'autre touchées par les troubles mentaux, que ce soit d'un point de vue personnel ou par l'intermédiaire d'un proche.
Ashleay : Et puis de quoi parle-t-on exactement quand on parle de problèmes de santé mentale?
Myriam : En fait, selon l'Organisation mondiale de la santé, un trouble mental, c'est un changement de l'état cognitif, de la régulation des émotions ou du comportement. Donc, les personnes atteintes vont avoir de la difficulté à fonctionner dans le quotidien. En tant que proche d'une personne qui a un trouble de santé mentale – ou d'un membre de votre entourage qui est en bonne santé, mais qui vit des moments difficiles (comme une séparation, une perte d'emploi ou un deuil) –, on peut être là pour aider cette personne et jouer un rôle important pour l’aider à se rétablir.
Ashleay : Est-ce que tu peux nous donner des exemples de façons d’aider la personne?
Myriam : Oui, absolument. Il y a plusieurs façons d'aider un proche. D'abord en s'informant sur le sujet. On peut chercher à mieux comprendre ce que la personne ressent, ce qu'elle va vivre. Ça va nous aider à développer une attitude plus aidante, à faire preuve d'empathie, mais aussi à faire preuve de patience. Je dirais qu'une autre façon d'aider un proche, ça va être de s'exprimer de façon positive. Ici, je dirais que la clé, c'est de parler au « je ». Bien qu'on puisse ressentir des craintes, de l'inquiétude, c'est important de s'exprimer au « je » lorsqu'on va les partager et qu'on va exprimer comment on se sent. On peut aussi offrir de l'aide dans les tâches du quotidien. Un exemple pourrait être d'aider la personne à se souvenir qu'elle a des rendez-vous médicaux par exemple, ou peut-être l'aider dans les tâches ménagères pour s'assurer que la personne va maintenir une bonne hygiène de vie. Je terminerais en disant que le rôle de la personne aidante, c'est aussi d'encourager la personne aux prises avec un trouble de santé mentale à aller chercher de l'aide au besoin.
Ashleay : Et on néglige souvent les conséquences de la relation d'aide et leur incidence sur une personne aidante. Pourtant, elles sont loin d'être négligeables.
Myriam : Oui, c'est vrai qu’aider un proche, c'est parfois un défi, surtout lorsqu'on travaille à temps plein et qu'on a une vie bien chargée. Il faut garder en tête que la relation d’aide s'ajoute aux autres responsabilités du quotidien. Donc, il est important de faire attention aux signes d'épuisement et de surcharge parce que chaque moment qu'on consacre à une personne autre que soi-même, c'est un moment de moins pour soi. Comme on l'a dit plus tôt, c'est tout à fait normal de vivre du stress, d'éprouver des émotions négatives, de se sentir triste, inquiet ou même découragé en même temps. Ce qu'il faut garder en tête, c'est que lorsque notre stress est mal géré, celui-ci peut s'aggraver et se présenter sous forme de troubles du sommeil, de fatigue, de maux de tête, de perte de mémoire et de troubles de concentration, par exemple. Il est donc important de demeurer vigilant pour ne pas que le stress découlant de la relation d'aide vienne nuire à notre propre santé physique et mentale. Il est essentiel de prendre soin de soi. On donne souvent l'exemple des consignes de sécurité dans un avion où il faut mettre notre propre masque à oxygène avant d'aider les autres. Ici, si on n'est pas en mesure de bien respirer, on ne sera pas très utile dans une situation d'aide auprès d'un proche.
Ashleay : Comment est-ce qu'on peut s'aider soi-même?
Myriam : On peut s'aider avec des stratégies pour gérer son propre bien-être. Il y a quelques pistes que je pourrais donner. Comme on l’a dit tout à l'heure, c'est important de dire comment on se sent et de se déculpabiliser, entre autres. Ça peut nous aider justement à nous enlever un poids, une pression sur les épaules. J'ajouterais l'importance de faire des activités pour prendre soin de soi, que ce soit des activités physiques ou de détente pour nous aider à maintenir un bon équilibre physique et mental. Un autre truc peut être de se fixer des limites, d'accepter qu'on a des limites, mais je dirais que c'est important aussi de les respecter. Et le dernier point important si on veut s'aider soi-même, c'est de ne pas hésiter à aller chercher de l'aide, à demander de l'aide, comme on le répète souvent. Ce sont donc des exemples de comportements qui vont aider les personnes aidantes à bien jouer leur rôle, mais aussi à ne pas s'épuiser à la tâche. Et puis, Ashleay, pour ceux qui sont encore au travail, la plupart d'entre eux vont avoir accès à un programme d'aide aux employés. Donc, j'inviterais les personnes à utiliser les services de professionnels parce qu'ils sont nombreux à pouvoir nous aider dans nos démarches.
Ashleay : Tout ça nous amène vers la résilience, essentielle aux personnes aidantes. Est-ce qu'on peut la cultiver? Et si oui, comment peut-on apprendre à être résilient?
Myriam : Avant de donner des trucs et des conseils sur la résilience, je débuterais par une petite définition. La résilience, en fait, Ashleay, c'est notre capacité à composer avec l'adversité, à tenir le coup quand ça va moins bien et aussi à s'adapter aux changements quand ceux-ci se produisent dans nos vies. Donc, il faut garder en tête que c'est normal de ne pas être à son meilleur tous les jours. Il n’y a personne qui peut arriver à être toujours, toujours en grande forme. Donc, être résilient, c'est d'abord être souple envers soi-même, accepter justement qu'il peut y avoir des moments de la vie où ça va être plus difficile, où on va moins bien. Je dirais de ne pas oublier de pratiquer le lâcher-prise et apprendre comment on peut reconnaître qu'on a des limites, comme on disait tout à l'heure.
Ashleay : Super! Je pense qu'il y a quatre piliers de la résilience sur lesquels on peut se concentrer.
Myriam : Oui, exactement. Le premier, c'est autour de nos habiletés relationnelles, comme faire preuve d'empathie et s'assurer de toujours adopter une pensée positive. Il y a aussi au niveau des habiletés émotionnelles. Comme on le disait tout à l'heure, on peut ressentir une panoplie d'émotions. C'est important de savoir se calmer, de maîtriser sa colère. Je dirais aussi de ne jamais agir ou de prendre des décisions sur le coup de la colère. Un autre pilier de la résilience, c'est autour de notre capacité à réfléchir, c’est-à-dire essayer de comprendre davantage ce qui arrive. Je fais le lien avec la lecture tout à l'heure. C'est important de bien s'informer et de savoir qu'il y a des choses qu'on peut contrôler et d’autres qu'on ne peut pas, puis on doit l’ accepter. Et le dernier point revient un peu aux habiletés relationnelles. On parlait de pensée positive. Je pense qu’il est important de demeurer optimiste et de garder espoir. Il y a des professionnels qui sont là pour aider un proche, et je pense que c'est important de savoir que notre rôle c'est plus d'accompagner, de soutenir notre proche et non de jouer le rôle des professionnels de la santé.
Ashleay : En effet. En terminant, quel conseil voudrais-tu donner aux personnes qui soutiennent un proche aux prises avec un enjeu de santé mentale?
Myriam : La dernière chose que j'aimerais dire aujourd'hui est la suivante : si vous êtes dans une telle situation, vous traverserez plusieurs phases à partir du moment où vous apprenez le diagnostic de votre proche ou lorsqu’une personne de votre entourage vit une situation très difficile. Il est important d'aller chercher du soutien, notamment au sein de groupes où vous pouvez vous entourer de personnes qui vivent la même chose que vous. Pour trouver des groupes de soutien dans notre municipalité ou dans notre communauté, il y a des organismes comme l'Association canadienne pour la santé mentale. C'est un premier organisme que j'aimerais donner en référence. Il y a aussi la ligne Info-Santé, le 811, c'est super précieux. Il y a des gens qui vont pouvoir vous guider vers les bonnes ressources. Je pense aussi, comme on l'a dit plus tôt, qu’il est important de porter attention aux signes d'épuisement. N'hésitez surtout pas à aller chercher de l'aide, comme on l’a dit plutôt avec l’analogie au petit masque à oxygène dans l'avion. Pour moi, c'est clé dans ce rôle d'accompagnement.
Ashleay : Absolument. Absolument. Bien, merci beaucoup, Myriam, d'être venue nous parler de la santé mentale. C'est ce qui conclut l'épisode d'aujourd'hui. C'est important de savoir venir en aide à ses proches, mais aussi à soi-même dans les moments plus difficiles. C'est en en parlant qu'on peut faire une différence dans la vie d'autrui. Alors, un gros merci également à nos auditeurs et auditrices. N'hésitez pas à nous écrire si vous avez des questions. En attendant, on se reparle la semaine prochaine.
Myriam : Merci.
À propos
Ashleay Dollard et Myriam Auclair
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