Sébastien : Bonjour et bienvenue au balado À vos intérêts! Mon nom est Sébastien Mc Mahon et en l'absence de notre collègue Ashleay, j'animerai seul l'épisode de la semaine. Donc, aujourd'hui avec nous, Frédéric Laverdière-Pagé, vice-président, Ventes et développement des affaires chez Investia. Salut, Frédéric!
Frédéric : Salut, Sébastien!
Sébastien : Ça va?
Frédéric : Ça va très bien, et toi?
Sébastien : Ça va très bien, moi aussi. Aujourd'hui, content de t'avoir avec nous parce qu'on va aborder un sujet qui est important : la responsabilité de chacun quand on parle d'investissements. Donc, Fred, on se parle régulièrement, je sais que tu me dis souvent que les investissements, c'est la responsabilité de tous. Mais quand on dit « tous », c'est qui « tous »?
Frédéric : Bien, c'est une excellente question, en fait. La responsabilité en matière d'investissement, puis en sécurité financière, on va retrouver immanquablement les acteurs suivants : Donc, qu'on fasse affaire avec une banque, une caisse, une compagnie d'assurance ou encore une firme de courtage de plein exercice, ou bien un courtier en épargne collective comme c'est le cas chez Investia, bien il y a différents acteurs qui rentrent en ligne de compte. Il y a aussi l'investissement autonome où on va retrouver un individu investisseur et souvent une plateforme transactionnelle. Donc là, on se retrouve avec bipartie. Si je parle plus spécifiquement d'Investia, il s'agit d'une relation tripartite où Investia agit à titre de courtier en fonds communs de placement, le représentant ou la représentante en épargne collective inscrit auprès d’Investia, et finalement, l'investisseur. Donc, deux des trois parties sont encadrées par un cadre législatif et réglementaire très strict où la responsabilité découle soit de la réglementation ou encore de l'engagement ou de la proposition de valeur envers leur clientèle. On connaît généralement les attentes envers ces deux parties-là, tandis qu'au niveau de l'investisseur, sa responsabilité ne suit pas nécessairement le même encadrement. Donc, c'est dans le but de bâtir une saine relation client qu'on veut discuter des bonnes pratiques, des devoirs et des attentes en matière de protection des investissements.
Sébastien : Parce que l'industrie financière, bien sûr, donne des services aux investisseurs, mais ça ne décharge pas l'investisseur de toute responsabilité. Donc on doit quand même être à son affaire et puis reconnaître qu'on a certains rôles. Puis est-ce que tu aurais peut-être quelques exemples de responsabilités, ou comment est-ce qu'on peut formuler des attentes quant à la responsabilisation des investisseurs?
Frédéric : Oui, absolument. La première chose qui me vient en tête, moi, ce serait la compréhension et l'éducation financière. Parce que l'investisseur doit faire l'effort d'acquérir une certaine éducation de base. Ça implique de comprendre les produits dans lesquels il investit, les risques associés, les objectifs à long terme. Je ferais le parallèle avec mon parcours d'avocat. Il existe un principe en droit qui dit : « Nul n'est censé ignorer la loi. » Notre système de justice demande à tous les citoyens de connaître la loi. Par contre, on ne leur demande pas d'être des experts en droit. Même les avocats ne connaissent pas les milliers de lois et règlements qui existent. Donc, le même principe s'applique ici en matière d'investissement. Et là survient un autre enjeu : où est-ce qu'on la prend, cette éducation-là? Où est-ce qu'on prend l'information? C'est là que ça devient aussi complexe à ce niveau-là.
Sébastien : Donc c'est pour se protéger lui-même que l'investisseur doit être connaissant.
Frédéric : Avoir une certaine connaissance de base, effectivement.
Sébastien : Et puis la relation avec son conseiller en sécurité financière… Le conseiller en sécurité financière, est-ce que c'est dans ses obligations à lui aussi de s'assurer du bon niveau de compréhension et de connaissance de son client et puis d'essayer de le mettre à niveau?
Frédéric : Absolument. Parce qu'en même temps, avant de faire un investissement, le représentant en épargne collective va valider, de un, les connaissances en matière de placements. Il va aussi passer à travers un questionnaire pour établir le profil d'investisseur et sa tolérance au risque. Donc l'investisseur a tout intérêt à aller chercher l'information au préalable en vue de bien identifier et bien, disons, positionner les choix d'investissement qui s'imposent suite justement à la tolérance au risque du client et à ses objectifs à long terme.
Sébastien : Puis ici, on ne veut pas dire que chaque investisseur a la responsabilité de devenir monsieur ou madame Wall Street, puis de tout savoir, de tout connaître. C'est du moins d'être capable de bien exprimer son niveau de connaissance pour avoir un profil d'investisseur qui est juste. Dans le fond, il faut être honnête envers soi-même, il faut être honnête envers notre conseiller, mais après ça, on doit faire ses devoirs aussi. Il faut regarder ses relevés. Il faut poser les bonnes questions.
Frédéric : Oui, absolument, poser les bonnes questions avec les relevés. On a eu des situations un peu cocasses où certains représentants ou représentantes nous mentionnaient qu'à une rencontre annuelle de révision d'un portefeuille de client, le client est arrivé avec des enveloppes de relevés et les enveloppes n’étaient pas ouvertes.
Sébastien : Elles étaient encore scellées.
Frédéric : Donc, à ce moment-là, ce qu'on demande aux gens, c'est d'arriver avec une certaine préparation aux rencontres. Puis l'information qui est présentée et qui est envoyée à l'investisseur, c'est de l'information qui est en lien directement avec leurs investissements et leur avenir financier. Donc c'est important d'en comprendre les enjeux. Et c'est correct de ne pas tout comprendre. Encore une fois, tu l'as bien mentionné, on ne cherche pas à être des experts de Wall Street. Mais encore là, en prenant connaissance des documents, on est en mesure d'identifier les zones un peu grises ou nébuleuses où on n'a pas nécessairement toute l'information, où on aimerait que notre conseiller ou notre conseillère approfondisse certains points.
Sébastien : Donc c'est un peu la responsabilité de connaître ses forces et ses faiblesses, puis de bien les communiquer à notre conseiller. Est-ce que c'est comme ça qu'on pourrait le phraser ou ça va au-delà de ça?
Frédéric : La communication, effectivement. C'est bien de reconnaître les objectifs à long terme, au même titre que le partage des valeurs. Si pour toi l'investissement socialement responsable est une valeur qui t'est chère, bien, j'invite les gens à en parler justement parce qu'il existe des produits d'investissement qui sont axés un peu plus vers cette tendance-là. Alors que si on y va avec : « Mon conseiller sait tout, il va bien me conseiller », puis je n'exprime pas mes besoins ou, encore là, mes attentes, c'est là que la frustration embarque ou l'incompréhension du client : « Oui, mais c'est le plan qui m'a été bâti, ça ne me représente pas vraiment. » Donc c'est pour ça, l'importance d'avoir une communication entre les deux.
Sébastien : Puis de bien donner ses priorités, de bien donner ses préférences. L'exemple que tu donnais tantôt est intéressant. Si on est un conseiller puis on a un client qui arrive devant nous, qui arrive avec ses relevés des derniers trimestres, des derniers mois, puis on se rend compte que ça fait un bail qu'il n’a pas ouvert ses relevés. Puis là, en les ouvrant, il réalise que « Ah, bien, il me semble que ça ne me convient pas, ce que je vois là, le positionnement que j'ai. » Est-ce que le conseiller ou l'investisseur a un recours dans ce temps-là? Est-ce que c'est encadré, une situation comme ça?
Frédéric : Bien, en fait, on demande souvent aux clients, puis c'est sa responsabilité, encore une fois, de valider les documents qui sont envoyés. Donc, s'il y a une transaction qui est effectuée dans le compte du client ou s'il y a un relevé qui est envoyé, puis soudainement, ça ne correspond plus au profil… Ou il est simplement arrivé une situation qui fait en sorte qu'il y a un changement matériel, on pourrait l'appeler comme ça, au niveau de la situation financière du client. Un bon exemple : si jamais on fait face à une perte d'emploi, bien ça se peut que les contributions mensuelles qui sont faites dans le compte, bien, on puisse les suspendre temporairement. Parce que l'idée, ce n'est pas de continuer coûte que coûte une contribution mensuelle, bien que l'investissement soit important. Il reste qu'à un moment donné, il y a des décisions qui doivent se prendre et le fait de ne pas le vulgariser et de ne pas le communiquer avec son conseiller, ça devient un enjeu. Parce qu'en même temps, on peut embarquer d'autres problèmes qui peuvent être engendrés à cause de ça.
Sébastien : Oui, puis on sait que la vie aussi, ce n’est pas un long fleuve tranquille. Il peut y avoir des changements. On peut déménager. On peut perdre un emploi. Donc c'est à toutes ces choses-là aussi auxquelles on devrait penser.
Frédéric : Oui, puis c'est intéressant, le lien qu'on pourrait faire avec la perte d'emploi. Souvent, dans une perte d'emploi, on peut parler de fonds de pension, de transfert de fonds de pension. Trop souvent, on a vu des cas où le client partageait de l'information sensible via un canal de communication qui n'était pas sécurisé, style un courriel Gmail. Si on parle d'un avis de cotisation… L'avis de cotisation, si tu le partages par courriel, il y a beaucoup d'informations personnelles qui se retrouvent sur les avis de cotisation, puis on tombe dans les bonnes pratiques à ce moment-là. Donc ça peut faire un bon lien avec la responsabilité du client, parce que quand on parle d'échanger des documents, encore une fois, si on y va avec un échange de courriels non sécurisés ou encore de différentes options de transfert de fonds de pension, puis que ça se retrouve entre de mauvaises mains, c'est là qu'on peut ouvrir la porte vers des situations, disons, désagréables.
Sébastien : Puis dans ce balado-ci, on a déjà parlé souvent par le passé du profil d'investisseur et de la relation avec notre conseiller, à quel point c'est important. Si j'essaie de résumer ici, j'ai l'impression que la responsabilité de l'investisseur, c'est beaucoup de s'assurer qu'on communique avec notre conseiller; s'assurer de le mettre en position de faire son travail le mieux possible; s'assurer bien sûr de veiller à nos affaires. Tu sais, des conseillers qui ne regardent pas leurs relevés puis qu'éventuellement il y a des transactions, comme tu dis, qui ne sont pas les bonnes... Ou bien, tu sais, des cas de fraude qu'on peut entendre. Tu sais, il faut toujours se surveiller, certainement. Il faut surveiller nos arrières. Mais est-ce qu'il y a d'autres choses que tu ajouterais ici pour résumer le contenu?
Frédéric : Je pense que ce qui est important, c'est d'abord d’ouvrir les canaux de communication avec les différents intervenants dans votre processus d'investissement. Donc, indépendamment avec qui vous faites affaire, l'idée, c'est de poser les questions, de rester informé. Je sais que pour certains, ce sont des sujets qui sont un petit peu plus sensibles, moins intéressants, mais encore une fois, la personne, le conseiller ou la conseillère est là pour vous soutenir. D’où l'importance d'y aller avec une bonne compréhension. Posez des questions si ce n'est pas clair, puis soyez à votre affaire.
Sébastien : Puis il faut s'investir soi-même dans notre relation avec nos conseillers.
Frédéric : Absolument. Donc, pour bien investir, il faut également s'investir.
Sébastien : OK, c'est très bien. Merci beaucoup. C'est ce qui conclut l'épisode d'aujourd'hui. Merci beaucoup, Frédéric, pour ta participation au balado d'aujourd'hui. Merci à nos auditeurs et à nos auditrices. Et surtout, n'hésitez pas à nous écrire si vous avez des questions. En attendant, on se dit à la semaine prochaine!
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Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.
Sébastien Mc Mahon et Frédéric Laverdière-Pagé
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