Rentrée économique : tendances et conseils financiers

Quelles sont les tendances économiques à surveiller en cette rentrée? Qu'est-ce qui attend la bourse? Comment les marchés évoluent-ils en ce moment? Notre balado sur la rentrée économique répondra à toutes vos questions. Nos experts financiers vous donneront également des conseils pratiques pour vous aider à naviguer dans le paysage économique de cette année. Écoutez notre balado dès maintenant!

Ashleay : Bienvenue au balado À vos intérêts! de iA Groupe financier. Ici Ashleay, et cette semaine, on vous parle des perspectives économiques et des marchés pour l'automne 2023. Comme à l'habitude, je suis en compagnie de mon collègue Sébastien Mc Mahon, stratège en chef et économiste sénior. Alors, bonjour Sébastien

Sébastien : Bonjour Ashleay

Ashleay : Comme toujours, heureuse de te retrouver pour un autre balado!

Sébastien : Moi aussi.

Ashleay : Alors, dis-moi Sébastien, on parle un petit peu de la rentrée économique. On est en septembre, l'été commence à se terminer; changement de saison : changements de besoins. Alors, dis-nous donc à quoi on doit être attentifs dans les mois à venir. Tu sais, il y a-t-il des tendances émergentes? des risques potentiels?

Sébastien : Oui. Bien, je vous dirais que pour l'automne, qui est l'automne 2023, pourrait être chargé, encore une fois. Il y a des tendances nouvelles qu'on surveille, mais il y a surtout des histoires qui durent depuis un bout, puis je dirais que c'est pas tout le monde qui a en entendu parler nécessairement, mais qui pourraient devenir peut-être, commencer à faire la première page des journaux économiques. Le principal, ça serait vraiment la Chine. Vous savez, la Chine, on a […]. La Chine est restée fermée pendant assez longtemps, a rouvert en début janvier 2023 uniquement. Donc la politique de Covid zéro s’est terminée là. Et il y avait beaucoup d'observateurs qui s'attendaient un peu à ce que la Chine vienne peut-être un peu doper la croissance mondiale. Une fois que la Chine va rouvrir, le cycle économique va bien se passer. Mais là, on se rend compte qu'il y a de gros problèmes en Chine, puis c'est des problèmes, je vous dirais, de transition, là. Le président chinois, M. Xi, qui avait fait un plan pour la classe moyenne, qui était axé sur l'accès à l'immobilier, et M. Xi disait que l'immobilier, c'est fait pour[…], les maisons sont faites pour être habitées plutôt que pour la spéculation. Donc, si je paraphrase. Donc, depuis ce temps-là, on a vu un ralentissement au point de vue de tout ce qui était de la spéculation immobilière, l'accès au crédit, à l’immobilier. Puis, là, on est en train de voir des développeurs de propriétés, des constructeurs de maisons ‒ c’est des grandes entreprises en Chine ‒ qui font défaut, qui font faillite. Puis, là, il y a un risque qu'on ait une espèce de feu aux poudres, là, en Chine, au point de vue du cycle de crédit. Donc, il y a des municipalités même qui sont à risque de faire défaut de paiement. Donc, les choses sont assez sérieuses. On en parle un petit peu dans les nouvelles. Nous, on regarde ça de loin, avec un œil très attentif. Mais je vous dirais que si la Chine ralentit, si le cycle de crédit en Chine ralentit de façon abrupte, bien, ça devrait peser sur l'économie mondiale et puis sur les marchés. Ça fait que dans le premier, je commence peut-être un peu avec les mauvaises nouvelles ici, quelque chose qui pourrait venir nous surprendre et causer de la volatilité au dernier trimestre de 2023, bien la Chine, il faut la garder en tête de liste.

Ashleay : Et il y a peut-être aussi des hausses du taux pour la Banque du Canada à considérer?

Sébastien : C'est probable, oui, malheureusement, je dirais que l'inflation, ce n’est plus tant l'enjeu principal dans le sens qu'on sait que l'inflation ne retournera pas à 6, 7, 8 %. Et on ne retournera probablement pas dans une flambée d'inflation, mais juste en faisant les mathématiques […]. Cet été, l'inflation qui a baissé en bas de 3 % au mois de juin, c'était à cause du prix de l'essence qui avait reculé beaucoup comparativement à l'année dernière. Puis là, le prix de l'essence, depuis le début de l'année, il est reparti à la hausse. Ça fait que juste en faisant de l'arithmétique très simple, il faut penser que l'inflation va repartir légèrement à la hausse d'ici la fin de l'année. On pourrait toucher 4 à 41/2 % d'ici la fin 2023. Donc, si on se fie à la réaction de la Banque du Canada qui, en juin, en juillet, a haussé son taux directeur deux fois encore, bien de n’est pas une garantie, mais je vous dirais que les raisons sont là pour que la Banque du Canada sente l'urgence de faire un autre petit tour de vis. Donc, probablement que oui, mais une chose qui est certaine, c'est que les taux d'intérêt ne baisseront pas d'ici la fin de l'année. Et nous, on s'attend à ce que, même pour à peu près toute l'année 2024, les taux d'intérêt demeurent élevés, donc des coupures de taux, c'est pas une histoire d'automne 2023, c'est peut-être une histoire d'automne 2024.

Ashleay : Ok. Puis, c'est quoi les secteurs de l'économie qui connaissent actuellement des hausses de prix? Puis comment ça pourrait affecter les investisseurs

Sébastien : Bien, pour affecter les investisseurs, ce n’est pas évident, mais impacter Monsieur et Madame Tout-le-monde, l'essence, clairement le prix de l'essence qui est reparti à la hausse. Il y a des coupures de production en Arabie saoudite qui ont été reconduites. Il y a eu encore un manque d'investissements à l'échelle internationale. Donc, le prix du pétrole qui est poussé à la hausse et qui pourrait demeurer élevé pendant un bout de temps. L'inflation à l'épicerie. Malheureusement, les changements climatiques, on en a parlé beaucoup cet été dans les nouvelles et on a même fait un balado sur l'impact sur vos finances des changements climatiques. La nourriture, c'est au centre de tout ça. Donc, penser que les prix à l'épicerie vont baisser bientôt parce que l'inflation est sous contrôle? Pas du tout. Les prix, malheureusement, vont demeurer élevés. Puis les frais de santé aussi. Vous savez, notre population vieillit, donc le système de santé coûte de plus en plus cher. L'inflation dans ce secteur-là est plus élevée. Donc, je vous dirais que nos yeux sont vraiment portés vers 2024. L'impact cumulé du resserrement de politique monétaire, on va le voir en 2024, mais cet automne, probablement que l'inflation, on pourrait la voir demeurer élevée et même peut-être se glisser un petit peu à la hausse de façon temporaire.

Ashleay : Puis, comment les investisseurs peuvent-ils profiter des actuels taux d'intérêt élevés? C'est quoi les types d'investissements qui sont les plus intéressants en ce moment?

Sébastien : Bien, il y a beaucoup d'opportunités qui sont intéressantes. Quand on a un portefeuille qui est balancé, les taux d'intérêt plus élevés, ça veut dire que vous allez faire un rendement plus élevé si vous achetez des obligations à long terme. Si vous achetez des obligations corporatives aussi, il y a des taux d'intérêt qui sont intéressants. Donc, vous savez, si on se projette dix ans dans le passé, les taux d'intérêt étaient tellement bas qu'on n'avait pas vraiment le choix comme investisseur d'acheter des actions puis même des actions américaines parce que c'était là qu'il y avait de l'action. Les actions américaines ont une très bonne décennie, mais là, quand on regarde devant maintenant, bien, les choses ont changé. Il y a des alternatives à détenir des actions. Puis je vous dirais que de détenir un portefeuille balancé avec des obligations, même si 2022 a été difficile pour les obligations et depuis le début de l'année 2023, les obligations sont encore un peu, elles font du surplace. Mais je vous dirais que ce sont de belles opportunités pour positionner son portefeuille maintenant pour la prochaine décennie, en allant profiter de ces taux d'intérêt là qui sont plus élevés.

Ashleay : Puis c'est quoi les mises à jour sur les budgets provinciaux et fédéraux, et fédéral plutôt? C'est quoi les implications pour l'économie et les investisseurs?

Sébastien : Bien, je vous dirais que les budgets sont publiés au printemps, mais qu'il y a souvent des mises à jour qui sont publiées l'automne. Puis, des fois, on a des nouvelles importantes qui sortent à ces moments-là. Puis les derniers automnes ont été mouvementés parce qu'on était en pandémie, puis en sortie de pandémie. Cet automne, on va voir si les gouvernements veulent saisir l'opportunité pour annoncer des choses, mais ça devrait être plus calme que les autres automnes parce que l'économie s'est beaucoup mieux comportée qu'attendu. Puis, ça devrait avoir favorisé les bilans des gouvernements. Les gouvernements travaillaient très fort à tous les niveaux pour ramener les budgets vers l'équilibre parce qu'on sort de pandémie et tous les programmes qui ont été mis en place, il faut retourner vers l'équilibre. Tous les économistes, là, moi et mes confrères dans l'industrie, on souhaite toujours voir un retour décisif vers l'équilibre budgétaire, surtout quand le taux de chômage est très bas, comme aujourd'hui. Donc, les gouvernements devraient ne pas faire de déficit. Avec le potentiel ralentissement économique qui peut s'annoncer en 2024, les gouvernements pourraient être tentés de donner un petit coup de main, puis peut-être de mettre de nouveaux programmes en place pour dépenser ces revenus supplémentaires non prévus. Mais je vous dirais que l'économiste ici souhaiterait voir plutôt des gouvernements qui en profitent pour nous ramener vers l'équilibre plus rapidement. Donc, on va suivre […]. C'est des mises à jour, ce n'est pas directement des budgets, mais il peut quand même y avoir des mesures budgétaires qui sont annoncées.

Ashleay : On te remercie beaucoup, Sébastien, pour les précisions que tu nous as apportées, vraiment utiles sur les sujets abordés dans cet épisode. Et si vous aimeriez en apprendre davantage sur l'actualité économique, vous avez juste à vous abonner à notre balado. C'est disponible sur toutes les plateformes et vous pouvez aussi visiter la page Actualités économiques sur ia.ca et nous suivre sur les réseaux sociaux. Alors, sur ce, on vous dit : à la semaine prochaine.

À propos

Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.

Sébastien Mc Mahon

Vice-président, allocation d'actifs, stratège en chef, économiste sénior et gestionnaire de portefeuilles

Ce balado ne doit pas être copié ou reproduit. Les opinions exprimées dans ce balado reposent sur les conditions actuelles de marché et peuvent changer sans préavis. Elles ne visent nullement à fournir des conseils en matière de placement. Les prévisions données dans ce balado ne sont pas des garanties de rendement. Elles impliquent des risques, des incertitudes et des hypothèses. Bien que ces hypothèses nous paraissent raisonnables, il n’y a aucune assurance qu’elles se confirment.

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2024-05-02 13:00 HAE
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