Ashleay : Bonjour et bienvenue au balado À vos intérêts! de iA Groupe financier. Mon nom est Ashleay et, comme à l'habitude, je suis en compagnie de notre expert financier Sébastien Mc Mahon. Alors, bonjour Sébastien.
Sébastien : Bonjour Ashleay.
Ashleay : Cette semaine, on parle d'entrepreneurs qui ont bien réussi, comme Steve Jobs et Elon Musk, par exemple, et ce qu'on peut retenir d'eux. Alors, il y a quelques semaines, une nouvelle biographie d'Elon Musk, le grand patron de Tesla et de SpaceX, entre autres, était publiée. Et tu me racontais qu'il y avait beaucoup de belles leçons à en tirer pour les entrepreneurs. D'ailleurs, si je ne me trompe pas, l'auteur de la biographie avait aussi publié un livre sur Steve Jobs, le défunt fondateur d'Apple. Alors, premièrement, peux-tu nous résumer comment ces deux personnes se sont démarquées?
Sébastien : Oui, tout à fait. Puis quand on dit que ce sont des entrepreneurs qui ont bien réussi, tu sais, c'est un petit mot. Parce que Steve Jobs, bien sûr, c'est même un des entrepreneurs les plus influents de l'histoire humaine. Puis, Elon Musk s'est retrouvé l'homme le plus riche de la planète. Je pense qu'il l'est encore aujourd'hui, mais je ne suis pas vraiment ce palmarès-là. Mais Steve Jobs et Elon Musk, bien sûr, ce sont des favoris des amateurs de technologies, ce sont des entrepreneurs qui ont réussi de façon assez exceptionnelle. On s'entend que Apple a été fondée dans le garage de Steve Jobs, puis c'est maintenant la plus grosse compagnie au monde en termes de capitalisation boursière. Elon Musk bien sûr : Tesla, SpaceX. On parle de voitures électriques, on parle de fusées. Ça, ce sont des gens qui ont créé ou amélioré des produits d'une importance clé, qui sont bien sûr aussi des figures controversées en ce qui a trait à leur personnalité. Donc, ici, on va parler de leurs accomplissements, puis des leçons qu'on peut tirer de ces hommes en tant qu’entrepreneurs. On ne fera pas l'apologie des êtres humains, mais il y a plusieurs bonnes leçons qu'on peut tirer, et je pensais qu'on pouvait en discuter ici aujourd'hui.
Ashleay : En effet, les gens aiment ou détestent ces deux personnages, mais iils ne laissent vraiment personne indifférent. Ils ont accompli des choses immenses dans le monde des affaires. Si on y va dans l'ordre chronologique, disons, et que l’on commence par Steve Jobs.
Sébastien : Tout à fait. Steve Jobs, c'est un entrepreneur, puis un dirigeant d'entreprise qui était fascinant. C'est quelqu'un qui a inspiré une horde de leaders avant et même après sa mort, en 2011. Donc, le génie de Steve Jobs, bien sûr, était dans la conception et le marketing de produits. Steve Jobs n'était pas un ingénieur. Ce n’est pas lui comme tel qui a inventé l'ordinateur, ce n’est pas lui qui a inventé le iPhone, mais c'est la personne qui, comme il le disait lui-même, savait faire jouer l'orchestre. Donc, c'était le chef d'orchestre, puis il était capable d'amener des produits à un niveau supérieur. Donc là, peut-être que la première leçon qu'on pourrait tirer de monsieur Steve Jobs, c'est d’utiliser autant son cerveau gauche que son cerveau droit. Donc, faites en sorte que vos produits connectent avec les émotions de vos clients. Faites en sorte que les produits soient faciles à utiliser. Steve Jobs avait des intérêts qui étaient très variés et il y avait surtout une affection particulière pour les arts. Il parlait souvent de positionner la compagnie Apple à l'intersection de la technologie et des arts. Puis ça, ça a rendu bien sûr les produits Apple accessibles et « cool » pour des milliards de personnes.
Ashleay : Oui, tout à fait. Justement, moi j'ai fait mon bac en design graphique, puis pas mal dans ces années-là, un petit peu avant, puis c'était une sommité pour nous, autant pour le côté de l'ordinateur en soi, mais aussi pour Steve Jobs en tant que tel.
Sébastien : Oui, clairement. Puis la deuxième leçon, j'y ai touché un peu, c’est de simplifier les choses plutôt que de les compliquer. Je ne sais pas, je suis peut-être un peu plus vieux que toi, Ashleay, mais quand le iPad a été inventé, ma jeune fille était encore en pousse-pousse. On l'amenait au Apple Store, puis une enfant qui ne sait même pas marcher, ou à peu près, était capable de prendre un iPad avec un jeu de casse-tête, par exemple, puis, intuitivement, savait quoi faire. C'est un petit peu ça le génie derrière tout ça. Donc, chez Apple, on disait souvent que le design, c'est comment les choses fonctionnent et non de quoi elles ont l'air. Donc, c'était une innovation qui était assez importante ou, disons, une leçon à tirer qui est assez importante. Plus un objet est facile à utiliser, plus les gens vont souhaiter l'utiliser. Donc, une des citations de Steve Jobs, si on traduit en français librement ici, disait : « Il faut beaucoup de travail pour faire quelque chose de simple, pour vraiment comprendre les défis qui sont sous-jacents au produit et pour trouver des solutions qui sont élégantes. »
Ashleay : C'est quasiment comme le balai. On regarde ça, ça a l'air super facile et super simple jusqu'à tant qu'on l'essaie …
Sébastien : … et que, finalement, non. La troisième leçon, c'est de penser en termes de produits et non en termes de profits. Donc, l'idée, c'est de bâtir des produits qui sont attrayants, qui vont plaire au client et les bénéfices viendront. Donc, offrir au monde les produits que vous aimeriez qui existent. La quatrième leçon, c'est de vous entourer que des meilleurs talents. S'entourer des personnes intelligentes rapproche tout le monde de l'excellence. Puis la structure d’entreprise d'Apple était assez plate pour une compagnie de cette taille-là. Quand je dis « plate», c'était qu'il y avait un groupe de leaders forts qui avaient de grandes responsabilités. Donc, plutôt que de répartir les secteurs au sein d’une structure hiérarchique complexe, il y avait un groupe serré de leaders forts autour de Steve Jobs pour mener la compagnie. La cinquième leçon et, là, c'est une traduction très libre : « N'essayez pas d'être comme les autres. » Et rappelez-vous un peu du slogan d'Apple qui commençait par Here's to the Crazy Ones et la fameuse publicité. Donc, Apple était alors une compagnie qui était à l'image de son fondateur, qui célébrait la différence, le fait de ne pas copier les autres. Il offrait plutôt des produits qui étaient différents et puis qui étaient novateurs.
Ashleay : Et le succès de Steve Jobs et d'Apple, qui est éventuellement devenue la plus grosse compagnie du monde à un certain moment, est assez impressionnant. C'est vrai qu'il faut des gens d'exception pour accomplir autant dans le monde des affaires, autant sur le plan des affaires que sur le plan culturel. Et qu'en est-il d'Elon Musk, l'homme qui a été le plus riche au monde et qui ne fait pas vraiment toujours parler de lui pour les bonnes raisons?
Sébastien : Oui, tout à fait. Elon Musk, c'est quelqu'un qui se définit d'abord comme un ingénieur, donc qui règle des problèmes. Il trouve des solutions, puis il devient ensuite un dirigeant d'entreprise. Donc, ici, je vais omettre le sujet de Twitter qui est devenu X. Je vais plutôt me concentrer sur ses deux plus grandes aventures entrepreneuriales que sont Tesla et SpaceX. Le secret de Tesla et de SpaceX découle en majeure partie de la façon qu’a Musk d'approcher les problèmes d'ingénierie, mais aussi de ses ambitions, qui sont grandioses. Elon Musk ne cherche pas à faire des produits qui sont « cool ». Son objectif, c'est de faire avancer l'humanité, rien de moins. Donc, il est assez ambitieux. On veut régler le problème de l'énergie soutenable. On veut régler le problème potentiel que la civilisation humaine ait un accident de parcours et que l'on disparaisse de l'univers. Donc, quand on parle d'ambition, on peut dire que c'est ambitieux. Puis, la première leçon à tirer d’Elon Musk, c'est d'essayer de résoudre les problèmes plutôt que de courir après l'argent. C'est un point qui est surtout intéressant pour quelqu'un qui est devenu la personne la plus riche du monde. Donc, je pense qu'il a misé juste. Mais l'une des leçons commerciales les plus importantes à tirer du parcours d’Elon Musk, c'est que le monde récompense ceux qui résolvent les problèmes.
Ashleay : D'ailleurs, lui, il s'est planté, en bon français, une couple de fois aussi. C'est arrivé, à un moment donné, il était sur le bord de la faillite.
Sébastien : En 2008, il est passé près de faire faillite pendant la crise financière, quand Tesla était en accélération de production pour le fameux modèle 3 qu'on voit partout dans les rues aujourd'hui. Bien, pour qu'une compagnie automobile soit capable de passer d'une production plus limitée, disons, à une production de masse, c'est très difficile. Puis, la compagnie est passée à quelques heures ou à quelques jours de faire faillite quelques fois. Puis, c'était son argent personnel, beaucoup d’argent qu’il avait investi. Il y avait des actionnaires, bien sûr, mais lui-même, il aurait pu tomber avec tout ça. C'est quelqu'un qui n’a pas seulement eu du succès non plus. Il s'est fait tasser comme leader à quelques reprises dans sa carrière, mais maintenant, en restant concentré sur la résolution de problèmes plutôt que sur des produits qui sont faciles et accessibles, il a réussi à avoir le succès qu'on lui connaît aujourd'hui.
Ashleay : Absolument.
Sébastien : La deuxième leçon, c'est peut-être la plus importante ici, c'est utiliser l'approche par « principe de base » pour innover. Donc, c'est pour ça qu'il a été capable de révolutionner certaines industries, parce qu'il était capable de réduire les problèmes à leur base la plus fondamentale, puis, ensuite, de trouver des solutions innovantes pour réduire les coûts; être capable de résoudre des problèmes que les autres disaient impossibles à résoudre avant; que c'était impossible, par exemple, de faire des voitures électriques de masse à ce prix-là, d'envoyer des fusées dans l'espace à répétition à si faible coût. Et il y a quelque chose qui est intéressant dans le livre que tu citais tantôt. Dans l'industrie aérospatiale, il y a quelque chose qu’il appelle « l'indice idiot » pour « idiot index ». C'est que pour chacune des pièces qu'il devait utiliser pour bâtir une fusée, il avait un ratio : combien est-ce que ça coûterait acheter cette pièce-là en comparaison du coût des métaux, des matériaux qui vont dans la pièce? Et plus le ratio était élevé, plus l'indice idiot était élevé. Donc, comment on peut faire pour réduire les coûts et encore réduire les coûts, puis toujours ramener la production des pièces à l'interne, donc il a révolutionné une industrie. Puis, bien sûr, maintenant, ça le met en position de devenir l'un des entrepreneurs avec le plus de succès de l'histoire de l'humanité. La leçon numéro trois, on en a parlé tantôt : persévérez quand les choses deviennent difficiles. À quelques reprises, Elon Musk s'est fait évincer. Il a passé près de faire faillite. Donc, c'est quelqu'un de persévérant. Mais, surtout, la quatrième leçon, qui me parle beaucoup : apprenez constamment et, surtout, lisez des livres. Puis, monsieur Musk l'a dit lui-même : il ne connaissait absolument rien à l'aérospatiale avant de se lancer dans SpaceX. Mais c'est quelqu'un qui apprend bien. C'est quelqu'un qui est très intelligent, bien sûr, quelqu'un qui est capable d'apprendre en lisant des livres, en s'entourant des bonnes personnes. Il ne connaissait rien au fonctionnement du cerveau humain avant de se lancer dans la compagnie Neuralink, qui représente un autre sujet. Mais c’est quand même quelque chose qui pourrait avoir des impacts très importants dans le futur. Il ne connaissait pas non plus grand-chose à la production de masse d'automobiles avant de se lancer dans Tesla. Donc, tout ça, il l'a appris en lisant, en s'entourant des bons talents. Donc, apprenez toujours, apprenez constamment. S’il y avait une leçon à retenir de Elon Musk, ce serait celle-là.
Ashleay : Très inspirant tout ça. Merci Sébastien et merci à tous nos auditeurs et auditrices à la maison. Je m'en vais me chercher un nouveau livre. Vous avez aimé cet épisode et vous aimeriez en apprendre davantage sur l'actualité économique? Abonnez-vous à notre balado À vos intérêts!, disponible sur toutes les plateformes. Vous pouvez aussi visiter la page Actualités économiques sur ia.ca et nous suivre sur les réseaux sociaux.
À propos
Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.
Sébastien Mc Mahon
Vice-président, allocation d'actifs, stratège en chef, économiste sénior et gestionnaire de portefeuillesCe balado ne doit pas être copié ou reproduit. Les opinions exprimées dans ce balado reposent sur les conditions actuelles de marché et peuvent changer sans préavis. Elles ne visent nullement à fournir des conseils en matière de placement. Les prévisions données dans ce balado ne sont pas des garanties de rendement. Elles impliquent des risques, des incertitudes et des hypothèses. Bien que ces hypothèses nous paraissent raisonnables, il n’y a aucune assurance qu’elles se confirment.