Marchés haussiers, marchés baissiers : qu’est-ce que c’est, et comment les naviguer?

Plus connus sous les noms de Bull Market et Bear Market, les marchés haussiers et baissiers affectent l’économie de diverses façons. Comment les apprivoiser en tant qu’investisseur? On s’y intéresse cette semaine avec notre stratège en chef et économiste sénior, Sébastien Mc Mahon.

Ashleay : Bienvenue au balado À vos intérêts! de iA Groupe financier, dans lequel on discute de l'essentiel de l'actualité économique et de ses impacts sur vos finances en moins de dix minutes. Plus connus sous les noms de bull market et de bear market, les marchés haussiers et baissiers affectent l'économie de diverses façons. Comment les apprivoiser en tant qu'investisseur? Mon nom est Ashley et pour nous éclairer sur le sujet, je suis en compagnie de mon collègue Sébastien Mc Mahon, stratège en chef et économiste sénior chez iA Groupe financier. Bonjour Sébastien.

Sébastien : Salut Ashley.

Ashleay : Alors, on entend souvent parler du bull market et du bear market. C'est quoi le terme francophone pour ça?

Sébastien : Tout à fait. Regardez, le marché boursier : on parle du S&P TSX, de la Bourse canadienne, ou du S&P 500, de la Bourse américaine, on est soit dans des longs mouvements à la hausse ou dans des longs mouvements à la baisse. Et, à travers tout ça, on peut avoir des corrections, on peut avoir de la volatilité, mais on est dans un ou l'autre des états. D’accord? Un marché haussier, ce qu'on appelle un bull market, pour lequel le terme francophone est un « marché haussier », ça c'est un environnement où le marché boursier va afficher des gains qui dépassent les 20 % depuis le creux le plus récent. Donc, on identifie typiquement les points de départ des marchés haussiers comme étant la fin du marché baissier précédent. Donc, par exemple, le marché boursier en début 2020 a reculé très fortement. Puis, après ça, à partir d'avril 2020, on a commencé à rebondir. Le marché haussier, dans lequel on a été jusqu'en 2022, a commencé en avril 2020. Mais, avant ça, justement, entre février 2020 et avril 2020, le marché a reculé beaucoup et il a reculé très rapidement. On a reculé donc de plus de 20 %. Donc ça, c'est ce qu'on appelle typiquement un bear market ou un « marché baissier ». Donc là, ici, l'exemple que je vous ai donné, ça a été très rapide, soit le marché baissier en début 2020. Le marché haussier dure depuis à peu près deux ans et typiquement, historiquement, ces phénomènes-là, ça dure plus longtemps que ça encore. Donc, si je prends des statistiques ici pour la Bourse américaine. Si je regarde depuis 1942, ici, donc pour la Bourse américaine, on regarde l'indice S&P 500, qui est l'indice typiquement utilisé. Un marché haussier moyen, ça a tendance à durer quatre ans et demi. Donc, on est dans un marché haussier, ce qui veut dire que, oui, on peut avoir de la volatilité, oui, on peut avoir des reculs, mais on n'a jamais de recul suffisant pour dire qu'on met fin au marché haussier. Puis, un recul suffisant, c'est quand on recule de 20 % depuis un sommet plus récent. Donc, un marché haussier dure quatre ans et demi en moyenne. Puis le rendement cumulatif moyen d'un marché haussier, c'est 155 %. Donc, quand on vous dit que la bourse à long terme a tendance à augmenter, qu’il y a de la volatilité en cours de route, bien, quand on regarde juste les épisodes où la bourse a tendance à être à la hausse de façon non interrompue, bien c'est quatre ans et demi et 155 %. Donc, c'est pour ça qu'on dit toujours d'investir à long terme. À court terme, on peut voir de la volatilité, mais si on garde le cap sur le long terme, on a tendance à être récompensé. Si, par contre, on compare un marché baissier; un marché baissier, c'est ce qu'on voit souvent dans des récessions. En 2008, je suis certain que nos auditeurs s’en rappellent, ceux qui étaient des investisseurs à ce moment-là, quand le marché reculait, c'était difficile. En début 2020, ç'a été très, très, très rapide, mais ce sont des épisodes qui sont difficiles. Ça vient tester nos émotions. Un marché baissier, ça a tendance à être beaucoup plus court, mais ça dure quand même onze mois en moyenne. Donc, quand même, un marché baissier ce n’est pas quelques semaines et puis GO, on réinvestit et on repart. Ça peut durer un bout de temps, puis le rendement, le recul moyen du marché quand on a un marché baissier, bien, on parle d'environ moins 30 %. Donc, quand les marchés reculent, ils reculent en moyenne de 30 %, et ça dure environ un petit peu moins qu'un an, puis quand les marchés ont tendance à être sur une tendance haussière, là c'est quatre ans et demi et 155 %. D'où l'idée de toujours avoir une vision de long terme, de gérer ses émotions. Parce qu'à long terme, les marchés boursiers ont tendance, disons, à récompenser la patience.

Ashleay : Très intéressant. Et Sébastien, est-ce qu'on peut apprivoiser ces marchés-là ou on est à la merci des marchés?

Sébastien : Ces marchés-là, ça s'apprivoise. Quand la Bourse a tendance à bien faire, bon, bien quand on est à la sortie d'une récession par exemple, puis qu'on commence un nouveau marché haussier, c'est toujours intéressant d'avoir plus d'actions dans son portefeuille. Que ce soit des actions canadiennes, américaines, européennes, des actions mondiales, c'est payant. C'est toujours bien de détenir des obligations. Dans un portefeuille, c’est pour la diversification, pour justement les petits moments en cours de route où on peut avoir des reculs de 5, 8, 10, 12, 15 % du marché boursier. C'est bon d'avoir des obligations pour venir stabiliser les rendements de notre portefeuille, mais ça s’apprivoise. Puis quand on a des marchés qui sont vraiment baissiers et quand on recule de 20, 25, 30 ou 35 % du côté des actions, bien dans ce temps-là, de détenir des obligations, c'est vraiment la classe d'actifs à détenir. Donc, ça vient stabiliser notre portefeuille. Donc, ça s'apprivoise. C'est important de toujours avoir un bon profil d'investisseur parce que comme ça, si on respecte notre profil, si on a été honnête avec nous-mêmes, alors quand on va arriver dans un marché baissier, on ne sera pas dans une position où notre portefeuille va nous empêcher de dormir le soir.

Ashleay : Merci encore Sébastien, c'est très enrichissant. D'ailleurs, je me permets de poser la question : si un marché bull dure, un marché haussier finalement, dure quatre ans et un marché baissier peut durer à peu près moins d'un an, est-ce qu’il y a des entre-deux? Il me semble que c'est toujours en augmentation, puis un moment donné, ça descend, ça diminue.

Sébastien : Non, non. Non, il y a de la volatilité en cours de route. Donc, un marché haussier, quand on dit que ça dure quatre ans et demi, ça veut dire que le marché va avoir tendance à être à la hausse, avec de la volatilité bien sûr. Mais la fin du marché haussier, c'est quand on a le marché qui va reculer de plus de 20 %. Donc ça, c'est quand un nouveau marché baissier vient mettre fin à un marché haussier. Donc, en cours de route on a ce qu'on appelle des corrections Des corrections, ce sont des reculs de 10 % et plus, mais sans se rendre jusqu'à un recul de 20 %. Donc ça, ce sont des corrections en cours de route. Donc, comme les marchés ne montent pas nécessairement en ligne droite, il y a des corrections en cours de route. Quand on tombe dans un marché baissier, puis que c'est difficile, et que l’on a le marché qui recule de 20, puis de 25 et de 30, puis de 40 %. Et on a déjà des épisodes où le marché a reculé de 57 % en 2007. Entre 2007 et 2009, le marché américain des actions, le S&P 500, a reculé de 57 %. Donc, en cours de route, ça ne va pas nécessairement en ligne droite non plus. On peut avoir des épisodes de rebond et après ça, on continue à la baisse. Donc, en cours de route, de la gestion active, ça a sa place parce qu'on peut en profiter pour rebalancer le portefeuille dans ces épisodes-là. Et puis, généralement, ce qui nous amène en marché baissier, c'est quand il y a une récession qui se pointe le bout du nez. Donc, généralement, c'est comme ça qu'on a les marchés haussiers qui prennent fin. C'est quand une récession se pointe le bout du nez. Et souvent, dans le creux des récessions, c’est là qu'on voit des creux de marché et puis que là, il y a un nouveau marché haussier qui naît. Donc, c'est toujours un peu contre-intuitif. Quand l'économie va très bien, que les marchés sont bons depuis quelques années, c'est là que les gens, peut-être, baissent leur garde, ont tendance à venir prendre un peu trop de risques dans leur portefeuille. C'est important de regarder les indicateurs économiques. S’il y a des risques de récession qui se pointent le bout du nez, c'est peut-être le moment de prendre des profits et souvent quand on est dans le creux de la récession, vous savez, les marchés, c'est des marchés qui anticipent, on regarde loin devant, donc souvent dans le creux de la récession, même si tout va mal autour de nous, on se rend compte avec le recul, que c'était le temps d’investir, d'en profiter. Donc le contrôle des émotions, encore une fois, on en parle souvent, ça joue pleinement son rôle là pour naviguer à travers ces marchés-là.

Ashleay : Excellent. Merci Sébastien. Puis, d'ailleurs, je propose peut-être lors d’un prochain épisode qu'on discute des trois indicateurs les plus importants à suivre. Alors, on se dit à bientôt.

Sébastien : Parfait, merci à bientôt.

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À propos

Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.

Sébastien Mc Mahon

Vice-président, allocation d'actifs, stratège en chef, économiste sénior et gestionnaire de portefeuilles

Ce balado ne doit pas être copié ou reproduit. Les opinions exprimées dans ce balado reposent sur les conditions actuelles de marché et peuvent changer sans préavis. Elles ne visent nullement à fournir des conseils en matière de placement. Les prévisions données dans ce balado ne sont pas des garanties de rendement. Elles impliquent des risques, des incertitudes et des hypothèses. Bien que ces hypothèses nous paraissent raisonnables, il n’y a aucune assurance qu’elles se confirment.

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2024-11-04 11:30 HNE
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