Les meilleurs investisseurs sont ceux qui…

Lorsqu’il est question d’investir, « laisser le temps faire son œuvre » est une expression des plus pertinentes. En plus d’être patient, il faut aussi distinguer les rôles complémentaires du conseiller et du gestionnaire de fonds. Le gestionnaire de fonds gère l’argent du client en fonction de ses objectifs de placement, alors que le conseiller agit davantage comme guide et intermédiaire entre les deux.

Ashleay : Bienvenue au balado À vos intérêts!. Mon nom est Ashleay et je suis, comme à l'habitude, accompagnée par mon collègue Sébastien Mc Mahon, stratège en chef. Cette semaine, nous recevons Pablo Carrera, directeur régional des ventes, pour parler des stratégies pour choisir le meilleur fonds. Alors, bonjour, Pablo, merci de partager le micro avec nous cette semaine.

Pablo : Bonjour, Ashleay! Bonjour, Sébastien!

Sébastien : Merci d'être là, Pablo. C'est le fun de t'avoir comme invité régulier comme ça et surtout pour un sujet aussi passionnant. C'est une bonne question, mais quand on y pense, c’est une question qui est drôlement posée : « choisir le meilleur fonds ». Est-ce que ça existe, ça, le meilleur fonds, premièrement?

Pablo : Et pourtant cette question-là revient tellement régulièrement. Ça serait tellement simple de dire « oui ». Et je pense que beaucoup de gens aimeraient être capable de... Ça serait facile de dire « voici le meilleur fonds » et malheureusement, ce n'est pas le cas. C'est un mythe : le meilleur fonds n'existe pas. J'aime plutôt dire qu'il y a un fonds qui est mieux conçu pour quelqu'un. Et ce même fonds-là peut être un très mauvais choix pour quelqu'un d'autre. L'idée derrière le choix de fonds, la clé du succès, vraiment, pour choisir un bon fonds : tout d'abord, s'assurer qu'on reste investi, s'assurer qu'on est patient, s'assurer qu'on ne panique pas lorsque les marchés se mettent à bouger, lorsque les marchés reculent; dans la mesure du possible, investir régulièrement; et laisser le temps faire ce que le temps va faire naturellement. Ça, ce sont les bases de succès pour n'importe quel investisseur. Là-dedans ne se trouve pas « choisir le bon fonds », ce n'est pas un des critères. On revient là-dessus et très honnêtement, la majorité des gens ont cette notion que le produit va faire la différence, alors que c'est tout autre; des autres éléments de succès.

Sébastien : Puis tu sais, il y a beaucoup d'investisseurs, probablement, qui vont se reconnaître ici. On investit, on regarde notre portefeuille, puis on a des titres qui font bien, on a investi dans des fonds qui vont bien. Mais là, soudainement, on ouvre une page Morningstar ou on ouvre un Yahoo finance de ce monde, puis on se rend compte que : « L'autre fonds à côté, il me semble que sur deux ans, il a fait un peu mieux que le mien! Je vais aller acheter celui-là! » Puis là, c'est là qu'on commence à courir après le rendement. Puis ultimement, c'est quoi le meilleur fonds? Il faut avoir son profil d'investisseur, il faut savoir ce que sont nos objectifs, notre tolérance au risque. Puis après ça, bien, les fonds qu'on choisit, ça fait partie de la solution. Mais comme tu viens de très bien l'expliquer, le comportement de l'investisseur fait une différence qui est énorme en ligne de compte.

Pablo : C'est tellement le facteur principal : c'est comment l'investisseur va se comporter par rapport à ses placements plutôt que comment le fonds va réagir aux tendances de marché. Très honnêtement, on peut prendre un fonds qui aujourd'hui paraît beaucoup moins intéressant. Soyons patients, donnons la chance à ce gestionnaire-là de faire travailler l'argent. Passons à travers un cycle économique et ce fonds-là peut être un excellent choix.

Sébastien : Oui, tout à fait.

Ashleay : Puis Pablo, je pense que tu dis souvent que ce n'est pas comme choisir des bananes à l'épicerie.

Pablo : Oui, ça, c'est quelque chose qui revient parce qu'on nous pose cette question-là : « Il y a tellement de choix : comment est-ce qu'on fait pour choisir le meilleur fonds, le bon choix? » Très honnêtement, on n'évalue pas des fonds de la façon qu'on fait son épicerie ou de la façon dont je regarde une banane. Elle est endommagée, je la remets et me dis : « Non, ça, c'est pas un bon choix. » Je regarde quelque chose sur la tablette. L'emballage a été endommagé de quelconque façon. Je vais le laisser là. Un fonds, ce n'est pas comme ça. Un fonds, très honnêtement, ou un placement ‒ élargissons la conversation –, c’est quelque chose qui doit convenir à l’investisseur. Et quand le conseiller et la conseillère font leur travail comme il faut et on creuse et on en apprend sur l’investisseur, sur ses besoins, sur ses priorités, sur ses objectifs, là, on est capable de faire des bonnes recommandations. Et le match – excusez l’anglicisme –, ça va être la clé du succès. Et avec un bon comportement, avec une bonne attitude, avec les règles de base, le client va avoir du succès, puis on va être capable d'atteindre les objectifs financiers.

Ashleay : Absolument. Et toi, Sébastien, comment tu mesures la qualité des fonds? Et aussi quand les ajoute-t-on à nos propres fonds diversifiés?

Sébastien : Certainement. Dans notre équipe, l'équipe d'allocation d'actifs, ce sont nous qui avons la gestion des fonds diversifiés. Toutes les sortes de fonds diversifiés, les fonds balancés offerts par la compagnie, c'est notre côté. Puis ,ce sont des fonds de fonds, donc, nous aussi, on a cette question-là : « Comment choisir les bons gestionnaires? » Bien, nous, on a développé, bien sûr, des outils sophistiqués qui nous permettent de voir à travers les cycles, comme tu le dis très bien Pablo, quel gestionnaire est capable d’ajouter de la valeur à travers les marchés qui sont favorables ou défavorables, à travers les événements géopolitiques… Qui semble avoir une recette qui est bonne et fiable à long terme? Donc, on ne regarde pas la performance de la dernière année. Quand on choisit un gestionnaire, on ne regarde pas la performance sur deux ans, sur trois ans, on regarde la capacité de bien se positionner dans l'univers des fonds de la catégorie en question. On mesure, en termes financiers, l'alpha d'un gestionnaire, donc sa capacité à ajouter de la valeur par-dessus sa politique de placement. On veut des gestionnaires qui sont cohérents avec l'ADN d'un fonds. Donc, si on a un fonds qui est un fonds de technologies ou un fonds thématique, est-ce que le gestionnaire le gère vraiment contre vents et marées selon ce style-là ou est-ce qu'il a tendance à dire : « Ok. La valeur va bien, j’y vais valeur, puis après ça, j’y vais croissance. » Puis, après ça, si on a vendu des fonds à des clients, on leur dit : « vous allez avoir un fonds de valeur », puis finalement ce n'est plus un fonds de valeur parce que les gestionnaires courent après des thèmes. Donc, on veut éviter ces éléments-là. Notre prétention, c'est très prétentieux, mais on pense qu'on les connaît encore mieux qu'ils se connaissent eux-mêmes, les gestionnaires. Mais c'est ça : on fait un ADN, on enlève l'émotion de tout ça, puis on dit : « Qui ici semble avoir un réel talent? » Puis, après ça, comme tu dis, on leur fait confiance, on les laisse travailler, on les laisse travailler l'argent, puis après ça, on s'occupe d'autre chose.

Ashleay : Puis, c'est quoi le rôle du conseiller versus l'équipe des placements, par exemple?

Pablo : Ça, c'est une question qui revient aussi très souvent. Puis, je pense que c'est important de faire la distinction parce que, à moins d'être dans l'industrie – nous, on voit cette distinction-là à l'interne, on connaît le rôle du conseiller, puis les gestionnaires de portefeuilles, leurs particularités – mais pour quelqu'un qui n'est pas dans le milieu, qui n'est pas dans l'industrie, peut-être qu'on pense que le rôle du conseiller, c'est de gérer l'argent. Et, très honnêtement, il faut faire cette distinction-là parce qu’un des très grands avantages d'avoir un conseiller, c'est justement le fait que ce conseiller-là ou cette conseillère-là, va avoir accès à des experts; va avoir accès à des gestionnaires à qui il peut confier la gestion de l'argent, et le conseiller peut s'occuper du client. Et ça, on a intérêt à faire cette distinction-là en début de relation, parce que si le client tient le conseiller responsable de la gestion de l'argent, on n'a pas mis les attentes au bon endroit. On n'a pas fait ce qu'on devait faire pour le client. C'est parfois facile de dire au client : « Je m'occupe de votre argent », mais il faut s'assurer que le client comprend bien quel est le rôle du conseiller ou de la conseillère et quel est le rôle du gestionnaire de portefeuilles qui va vraiment prendre les décisions d'investissement : quoi acheter, quoi vendre et quand le faire. Ce n'est pas le conseiller qui fait ça.

Sébastien : Puis, c'est intéressant ce que tu dis là : « Je m'occupe de votre argent », mais on devrait vraiment dire : « Je m'occupe de votre avenir financier, je m'occupe de vous accompagner à travers tout ça. »

Pablo : Et, honnêtement, ça serait même plus exact de dire : « Je m'occupe de vous et je confie la gestion de votre argent à des gestionnaires en qui nous avons confiance, des gestionnaires qu'on connaît. Ce sont eux qui vont gérer l'argent. Et moi je m'occupe d'être vraiment votre conseiller, d'être votre accompagnateur. »

Sébastien :Oui. Bien dit!

Ashleay : Puis, Sébastien, j'en profite pour te demander ton avis sur les fonds à surveiller. Est-ce que tu as une recommandation à l'heure actuelle?

Sébastien : Bien, je ne nommerai pas un fonds en particulier. Je ne veux pas tomber là-dedans, mais je vous dirais que dans l'environnement économique puis l'environnement de marché dans lequel on est, la gestion active – puis on en parle depuis quoi, ça fait dix ans qu'on travaille ensemble, Pablo, on en parle toujours – mais aujourd'hui, puis pour les années à venir, ça va être encore plus important. Puis même, je voudrais peut-être mettre les feux sur les fonds d'obligations. Vous savez, dans un portefeuille, ça prend des actions et ça prend des obligations. Bien, les obligations, quelques années difficiles récemment, des taux d'intérêt qui sont à la hausse, mais le crédit corporatif, lui, continue de bien faire, de donner des rendements qui sont intéressants. Bien, avoir quelqu'un qui est un champion pour bien nous positionner, pour prendre les opportunités à travers des vents et des marées qui sont assez importants du côté des taux d'intérêt, ça a une importance significative. Donc, je vous dirais que dans vos portefeuilles d'obligations, pour la portion obligataire, assurez-vous que vous faites affaire avec un gestionnaire qui est actif, qui a une bonne répartition en crédit corporatif, puis qui ajoute de la valeur à travers un mandat qui est quand même difficile à naviguer. Donc, ça serait là que je mettrais l'emphase.

Ashleay : Bien, encore une fois, un bel échange. Merci, Pablo et Sébastien de nous avoir informés sur les meilleures stratégies pour choisir « le meilleur fonds! » Je le dis entre guillemets! Et n'hésitez pas à nous écrire si vous avez des questions, et on se revoit la semaine prochaine.

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À propos

Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.

Sébastien Mc Mahon et Pablo Carrera

Ce balado ne doit pas être copié ou reproduit. Les opinions exprimées dans ce balado reposent sur les conditions actuelles de marché et peuvent changer sans préavis. Elles ne visent nullement à fournir des conseils en matière de placement. Les prévisions données dans ce balado ne sont pas des garanties de rendement. Elles impliquent des risques, des incertitudes et des hypothèses. Bien que ces hypothèses nous paraissent raisonnables, il n’y a aucune assurance qu’elles se confirment.

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