Comment être bien protégé contre les imprévus? - Mois de la littératie financière

Cette semaine, nous vous donnons des astuces pratiques pour vous protéger contre les imprévus de la vie. Rejoignez-nous pour découvrir comment vous pouvez vous assurer d'une protection optimale contre les aléas de la vie.

Ashleay :

Bienvenue au balado À vos intérêts! de iA Groupe financier. Mon nom est Ashleay et aujourd'hui je suis comme à l'habitude en compagnie de mon collègue stratège en chef et économiste senior, Sébastien Mc Mahon. Bonjour, Sébastien!

Sébastien:

Bonjour, Ashleay.

Ashleay :

Alors, novembre, c'est le mois de la littératie financière et tout au long du mois, le gouvernement du Canada et plusieurs organisations organisent des activités et diffusent des ressources pour aider les citoyens et les citoyennes à mieux comprendre leurs finances et à avoir une meilleure résilience financière. Alors, parlant de résilience, on va d’abord aborder le sujet de l’heure, un thème très important : comment être bien protégé en cas d'imprévus? Alors notre invité aujourd'hui est notre collègue Alexandre Gagné-Bouchard, conseiller en sécurité financière dans le secteur de l’épargne et retraite collective. Alors bonjour, Alexandre.

Alexandre :

Bonjour, bonjour.

Ashleay :

Merci de te joindre à nous.

Sébastien:

Merci d'être là.

Alexandre :

Merci.

Ashleay :

Donc, cette année, Alexandre a animé une discussion dans le cadre du mois thématique où vous avez parlé, dans le fond, de différents enjeux touchant les finances personnelles, dont la gestion des imprévus. Alors pourrais-tu nous parler de l'importance d'avoir un fonds d'urgence?

Alexandre :

Oui, bien souvent, on l'entend, le coussin de sécurité, il n’y a pas beaucoup de monde qui le planifient, mais quand même très important à avoir. C'est un montant d'argent qu'on va mettre de côté, on a tous notre façon de le décrire, moi j'aime ça le décrire comme trois mois de dépenses certaines, donc trois mois d'hypothèque, trois mois de paiement de taux, trois mois d'épicerie qu'on sait qu'on fait approximativement pour le mettre devant nous. Ça nous permet de couvrir quand même beaucoup de choses ou d'affaires qui pourraient ne pas être prévues, comme un rendez-vous chez le vétérinaire pour le chien ou quelque chose comme ça.

Sébastien:

On entend souvent parler de 3 à 6 mois. Tu parles de trois mois. Trois mois, ça serait le minimum, tu dirais?

Alexandre :

Trois mois bien faits ou six mois mal faits. Mais trois à six mois, c'est quelque chose que je viserais pour être confortable.

Sébastien:

Puis ça, c'est des dépenses. Donc on prend le revenu net, plus ou moins peut-être, comme proxy de ça. Donc, pour quelqu'un qui gagne 70 000 $ par année, on enlève l'impôt, donc c'est entre 10 000 et 21 000 $ environ. Ce n'est pas facile, mais ce n'est pas impossible non plus à bâtir.

Alexandre :

Ça prend une certaine rigueur pour le bâtir. C'est sûr qu'il y a des trucs qu'on peut utiliser, mais c'est un montant qu'il faut attaquer lentement pour le faire grossir. Puis une fois qu'on l'a, c'est surtout de ne pas y toucher, puis de l'utiliser vraiment juste quand c'est une situation d'urgence.

Ashleay :

Et de se rembourser après, j'imagine, si tu y touches. D'ailleurs, un petit truc rapide, les transferts automatisés, ça, de mon côté en tout cas, ça nous aide énormément. Ça part directement de notre paie, on met ça dans l'épargne et on ne le voit plus. Donc ça, ça se fait bien.

Sébastien :

Mais là, on parle d'épargne, mais il y en a qui vont dire « pas besoin de ça, j'ai une marge de crédit ».

Alexandre :

Les marges de crédit, tu sais, quand on va aller tomber sur la marge de crédit, on va avoir besoin de l’argent. Puis là, après ça, on ne sait pas pendant combien de temps on va en avoir besoin. Puis on ne connaît pas non plus la situation qu'on va avoir après, parce que c'est des imprévus. C'est toujours idéal d'avoir l'argent réel de côté, puis la marge de crédit peut être le plan C ou D dépendant de comment on regarde ça, mais je ne prioriserais pas ça, là.

Sébastien :

Puis l'économiste ici dirait qu'une marge de crédit, si on en a besoin, bien, on va se trouver à se payer de l'intérêt qui risque d'être élevé dessus. Si on a un fonds d'urgence qu'on bâtit avec le temps, on peut l'investir de façon quand même prudente, mais faire du rendement sur ce fonds-là. Donc, il y a un autre avantage certain.

Alexandre :

Ça, c’est sûr, le rendement est plus intéressant que de payer de l’intérêt.

Sébastien :

Puis j’aurais une question pour toi : on regardait, en préparation de ce balado-là, des statistiques, puis c'est des statistiques qui viennent d'une enquête, l'enquête canadienne sur les capacités financières de 2019 du gouvernement du Canada. Puis le chiffre m'a surpris. On disait, en ce qui concerne les dépenses et les événements de vie imprévus, près des deux tiers des Canadiens, 64 % pour être plus précis, dispose d'un fonds d'urgence qui couvre l'équivalent de trois mois de dépenses. Est-ce que tu trouves que c'est haut ou que c'est bas comme chiffre?

Alexandre :

Moi, je trouve ça très haut. Mettons que tu m'aurais dit d'estimer un chiffre, j'aurais mis probablement plus de quoi aux alentours de 30 ou 40 %.

Sébastien :

Moi aussi.

Alexandre :

Je suis curieux de savoir comment la question a été posée. S'ils considèrent les REER, les CELI qui ne sont pas nécessairement un coussin d'urgence, là.

Sébastien :

Mais la bonne nouvelle du jour ici, je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle en soi, c'est que si vous nous écoutez puis vous dites « Mon Dieu, je n'ai pas de fonds d'urgence, puis je suis sûr que tout le monde autour de moi en a un ». Bien non. La plupart des Canadiens, ici, ça dit que les deux tiers des Canadiens en ont un. Mais disons l'expérience qu'on peut avoir à parler à des clients, à des conseillers, peut-être que ce chiffre-là est un peu élevé.

Alexandre :

Selon moi, oui.

Ashleay :

Puis est-ce qu'il existe d'autres façons de gérer ses finances qui permettent d'être mieux préparé aux imprévus?

Alexandre :

Oui, on a, dans le fond, l'assurance, tout ce qui est trop gros pour s'assurer soi-même avec un montant d'argent dans notre compte en banque, bien là, on peut faire appel à des compagnies d'assurance. Donc, il y a l'assurance vie, prestation du vivant, l'assurance habitation et auto. Dans le cadre du podcast qu'on a fait pour le mois de la littératie financière, on avait une participante du côté anglophone, Lyne. Elle, dans le fond, elle a vécu deux accidents back à back. Premièrement, son conjoint, dans le fond, est tombé invalide, a perdu l'usage de la parole. Naturellement, il ne travaillait pas à ce moment-là. Donc, soit on parle vraiment d'assurance au niveau de prestation du vivant, maladie grave, invalidité pour pouvoir venir s'assurer contre ce genre de risques là. Puis après ça, en succession, à l'intérieur de quelques mois, dans le fond, sa maison a passé au feu. Puis elle a vraiment tout perdu ce qu'elle avait. Là, on parle d'assurance habitation pour justement couvrir tout monétairement ce qui est fait pour rebâtir nos biens à l'intérieur.

Sébastien :

C'est important d'être bien assuré pour ça, mais aussi la conversation avec le conjoint pour savoir ce qu'on a comme produit. On est assuré où? Comment ça fonctionne? Il faut avoir ces conversations-là avant que les problèmes arrivent plutôt que de réaliser par après qu’il est un peu tard, là.

Alexandre :

Oui, bien, ça, c'est sûr. C’est l'autre chose que Lyne a apprise, dans le fond, son conjoint, naturellement, ne parlait pas. Donc elle, elle a dû gérer les choses pour lui. Ça a été compliqué parce qu'il y avait des papiers qui n'avaient pas été faits, des discussions qui n'avaient pas eu lieu entre autres. Puis elle s'est aussi rendu compte qu'elle ne gérait pas les choses de la même façon que lui dans ses comptes. C'était vraiment des finances séparées. Donc ça, c'est quand même quelque chose qui est facile à faire avant. Il faut juste prendre le temps de le faire. Est-ce que c'est plaisant? Non. Est-ce qu'on va être content de l'avoir fait si on l’a fait avant qu'il arrive quelque chose? Il n'y a aucun doute.

Ashleay :

Absolument, ce n’est pas après une crise cardiaque qu'il faut commencer à en parler.

Alexandre :

Non, c'est ça. Il faut prévoir ces petits imprévus-là.

Ashleay :

Tout à fait. Puis comme tu disais, je trouve que ton exemple est parfait. Ce n'est pas le moment de commencer à se demander comment on va payer pour quelque chose. Nous, on a eu un gros dégât d'eau suite à notre construction. Dans le fond, on a fait faire des rénos chez nous, puis après ça, on n'avait plus les fonds pour aller payer pour tout ça, pour tout refaire ce qu'on venait de faire faire. Donc l'assurance nous a beaucoup aidés là-dessus. Puis d'ailleurs, tu sais, le fait de payer une prime d'assurance chaque mois, des fois ça peut être irritant, mais il ne faut pas sous-estimer le stress et la détresse qu'une catastrophe qui affecte nos biens peut causer. Alexandre, est-ce que tu as des trucs peut-être à donner à nos auditeurs pour savoir comment peut-être diminuer notre prime d'assurance, par exemple?

Alexandre :

Bien oui, très simplement : magasiner. Donc, entre les compagnies d’assurance auto et habitation, des fois, les prix vont varier beaucoup. Puis aussi de regrouper nos assurances au même endroit. Souvent, les assureurs vont offrir une prime plus basse en ayant plus de produits avec eux.

Ashleay :

OK, super.

Sébastien :

Puis dans les outils dont tu parlais, Alexandre, tu parlais des assurances, qui est un morceau important, mais si on va un peu dans le moins dramatique, puis qu’on parle de la planification de long terme, on entend souvent que l'outil de base c'est au moins d'avoir un budget ou d'avoir un plan. Donc, est-ce que c'est aussi important que ce qu'on pense?

Alexandre :

Oui. Est-ce que c'est aussi important pour tout le monde? Non. Parce qu'il y en a qui ont une très bonne rigueur financière, mais je pense que ce n'est pas la majorité des personnes. Vraiment, au niveau du budget, je pense que ça va être la sévérité du budget qui va être importante selon les personnes quand on rencontre nos clients. Mais un budget pour savoir où l'argent va pour voir si on perd de l'argent dans des dépenses inutiles. Est-ce qu'on pourrait en mettre plus facilement de côté souvent pour mieux atteindre nos objectifs? Mais un budget avec un certain niveau de rigueur, c'est un must aussi pour nous aider à atteindre tout objectif-.

Sébastien :

Puis tu sais, dans la même étude qu'on regardait tantôt, l'enquête canadienne sur les capacités financières de 2019, quelque chose qui me sautait aux yeux. Tantôt, on trouvait le chiffre élevé, de la part des ménages canadiens qui ont un fonds d'urgence. Mais ce que ça disait, c’est que le chiffre est élevé, surtout chez les gens, les ménages, qui suivent un budget. Les gens qui ne suivent pas nécessairement un budget, la statistique qui sortait, c'est qu'environ quatre personnes sur dix ou 39 % des gens n'ont pas de fonds pour les imprévus. Donc peut-être que ce que ça dit, c'est qu'on côtoie ou on est nous-mêmes des gens qui ne suivent pas de budget. Peut-être que c'est ça, mais il y a vraiment deux clans. Les gens qui suivent un budget réussissent plus facilement à aller se protéger contre les imprévus. Puis, s'il n'y a pas de budget, bien on se rend les choses difficiles.

Alexandre :

On ne sait pas où l'argent s'en va. Souvent, quand on rencontre le monde, puis ils n'ont pas de budget, bien, on leur dit « où va tout votre argent? » On sait au net, combien vous gagnez. Où est-ce qu’elle est? Silence radio. Oui, ça ne va pas pour un coussin.

Ashleay :

Puis là, si on faisait un résumé de ce qui a été dit aujourd'hui, Alexandre, quels sont les cinq conseils incontournables que tu donnerais aux gens qui nous écoutent?

Alexandre :

Oui, bien, premièrement, le coussin financier, ça, c'est très important. Après ça, on vient tout juste d'en parler, mais un budget aussi, ça va toujours nous donner une certaine vue d’ensemble sur où notre épargne va. Après ça, dans le fond, les prélèvements automatiques, on en a parlé vite, vite, au début aussi, mais de faire enlever l'argent pour résister de le dépenser facilement dans des choses inutiles ou pas importantes, ça, c'est quelque chose qui est assez facile à mettre en place aussi. Après, la fameuse discussion avec le conjoint ou la conjointe pour discuter de la façon dont on gère nos choses, puis prévoir un peu comment on pourrait faire face à des imprévus. Puis la dernière chose, les assurances. Toujours bien regarder ça, puis s'assurer de bien les magasiner pour être sûr d'avoir de bons prix.

Sébastien :

Puis d'évaluer ses besoins. Il ne faut pas être sur-assuré ni sous-assuré. Chaque personne a des besoins différents.

Alexandre :

Exactement. On ne veut pas payer dans le vide pour quelque chose dont on n'aura pas besoin. On ne veut pas être plus riche invalide que si jamais on travaille.

Ashleay :

Ce n’est pas une loterie, là.

Alexandre :

Exactement.

Ashleay :

Bon, bien, merci beaucoup Sébastien. Puis merci beaucoup, Alexandre, pour un contenu qui est vraiment pertinent et important. Ça fait réfléchir. Alexandre, pour les personnes qui seraient curieuses d'écouter les discussions auxquelles tu faisais référence ou pour consulter le contenu qui a été développé pour le mois de la littératie financière, où est-ce qu'ils peuvent trouver ça?

Alexandre :

Oui, il y a un site Web, donc c'est ia.ca/litteratie-financiere.

Ashleay :

Excellent! Bon mois de la littératie financière à tous et à toutes.

Sébastien :

Merci, Ashleay.

Alexandre :

Merci.

Ashleay :

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À propos

Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.

Sébastien Mc Mahon et Alexandre Gagné-Bouchard

Ce balado ne doit pas être copié ou reproduit. Les opinions exprimées dans ce balado reposent sur les conditions actuelles de marché et peuvent changer sans préavis. Elles ne visent nullement à fournir des conseils en matière de placement. Les prévisions données dans ce balado ne sont pas des garanties de rendement. Elles impliquent des risques, des incertitudes et des hypothèses. Bien que ces hypothèses nous paraissent raisonnables, il n’y a aucune assurance qu’elles se confirment.

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