Placements alternatifs, comment y accéder?

Sébastien Mc Mahon lève le voile sur les placements alternatifs et les façons d'y accéder. Vous avez un horizon de placement à long terme? Ce balado est pour vous!

Ashleay : Bienvenue au balado À vos intérêts ! de iA Groupes financiers dans lesquels on discute de l’essentiel de l’actualité économique et de ses impacts sur vos finances en moins de dix minutes. Les placements alternatifs, ça vous dit quelque chose ? Si cela ne sonne pas de cloche au premier instant, c’est bien normal. Et qu’est-ce que c’est exactement ce placement alternatif ? Mon nom et Ashleay. Je suis en compagnie de mon collègue Sébastien Mc Mahon, notre stratège en chef et économiste senior. Chez iA Groupe financier. Bonjour Sébastien,

Sébastien : Bonjour Ashleay.

Ashleay : Quand on parle de placement, ce qui nous vient en tête généralement, ce sont les actifs traditionnels : actions, obligations, devises étrangères et plus encore. Mais il existe d’autres types d’actifs. Peux-tu nous en dire plus ?

Sébastien : En effet, ce que le commun des mortels ne sait peut-être pas, c’est qu’une part importante des actifs détenus par les grands gestionnaires de ce monde sont considérés comme étant non traditionnels ou alternatifs.

Ashleay : Et qu’est-ce que c’est placement alternatif ? Pourquoi on les appelle ainsi ?

Sébastien : Ce sont des placements qui ne se négocient pas dans un marché organisé, comme par exemple la Bourse : le TSX, le SCP 500. C’est ceux dont les liquidités aussi sont généralement limitées et qui exigent habituellement un capital important. Donc, par exemple, on peut parler d’infrastructure, donc on peut investir dans des télécommunications, dans des parcs éoliens, dans un terminal portuaire, dans des aéroports. Donc ce sont des investissements directs dans ces infrastructures-là. Du côté de l’immobilier, on peut parler des immeubles à bureaux. On peut parler des immeubles locatifs, de bâtiments industriels, de centres commerciaux. On peut parler aussi d’hypothèque, donc des baux à long terme sur des immeubles à bureaux, des locataires de vente au détail, des immeubles multirésidentiels. Donc, pour chercher une stabilité de revenus, on peut parler d’actions privées, donc acheter des parts directement des compagnies qui sont privées auprès de ces propriétaires ou de la dette privée. Ça veut dire faire un prêt direct à une entreprise ou financer un projet bien particulier.

Ashleay : Et s’ils ne sont pas accessibles sur les marchés, qui a accès aux fonds alternatifs et comment font-ils pour s’en procurer ?

Sébastien : Bien, les placements alternatifs, c’est des placements qui exigent un capital important. Ici, on parle de plusieurs millions en moyenne, ou même de plus de 10 millions par placement. Ce sont souvent des fonds de pension, de grandes institutions qui vont investir dans les placements qu’on dit non traditionnels ou alternatifs. Bref, que ce soit via les grands fonds de pension publics qui sont, on pense, aux régimes de pension canadiens, à la Régie des rentes ou un fonds de pension privé pour les plus chanceux qui ont accès à ça. Et bien vous ne saviez probablement pas, mais une bonne partie de vos économies est investie dans des actifs alternatifs, puis même une petite statistique : en moyenne dans les dernières années, on voit dans les statistiques que les plus grands fonds de retraite canadiens détiennent entre 40 et 50 % d’actifs alternatifs.

Ashleay : Wow ! 40 à 50 %, c’est beaucoup, mais il doit y avoir des avantages importants ça veut dire ?

Sébastien : Oui, tout à fait. Il y a des avantages qui sont très clairs. Premièrement, il y a une faible corrélation, donc un faible lien, entre les actifs traditionnels et puis les actifs alternatifs, surtout en termes de volatilité. Donc, par exemple, s’il y a de la volatilité sur la Bourse, ça va avoir tendance à avoir très peu d’impact sur la valeur d’un placement dans un parc éolien. Ça a un potentiel de rendement qui est supérieur. Donc ça donne un accès à des projets qui sont prometteurs avant que ces projets-là soient disponibles au grand public. Et puis, ça peut offrir aussi une protection contre l’inflation parce que souvent, les revenus qui sont liés à des placements alternatifs sont liés à l’évolution de l’inflation de l’IPC. Donc, on peut penser à des contrats qui sont indexés à l’inflation ou des loyers qui sont indexés à l’inflation. Donc, ça nous donne une protection supplémentaire.

Ashleay : Excellent. Et il doit aussi y avoir des inconvénients.

Sébastien : Oui, ce n’est pas pour tout le monde. Il y a une complexité qui est plus forte, mais souvent une liquidité qui est très faible. Quand on dit liquidité, c’est que si on décide de vendre nos placements demain matin, ça peut être difficile. Probablement qu’il va falloir échelonner la vente sur plusieurs semaines, plusieurs mois, plusieurs trimestres. Donc un horizon d’investissement plus long, c’est nécessaire. Donc des positions qui ne peuvent pas faire l’objet de rachat ou de vente au quotidien. Ce sont des structures d’investissement, des profils risque-rendement qui peuvent être compliqués. Donc c’est pour les investisseurs chevronnés seulement. Il y a des minimums à investir dans l’ensemble qui sont plus élevés. Donc ça prend un grand fonds de placement qui initie des positions. Monsieur et madame tout le monde ne peuvent pas investir directement là-dedans. Ça prend un profil de risque qui est unique à maîtriser avant d’investir. Puis bref, c’est mieux de laisser les investissements dans les actifs alternatifs aux investisseurs chevronnés. Et aux grandes firmes de gestion.

Ashleay : Donc, c’est populaire pour les fonds de pension. Mais est-ce que monsieur et madame Tout-le-Monde pourraient quand même y avoir accès ?

Sébastien : Bien, ce n’est pas aussi facile, ajoutait son portefeuille que des actifs traditionnels. Mais c’est quand même disponible via certains fonds négociés en bourse. Donc il y a des fonds négociés en Bourse qui nous permettent d’investir dans les classes d’actifs que j’ai nommées tantôt : infrastructures, immobilier, hypothèques, actions privées, dettes privées. Il y a moyen d’avoir un accès qui est indirect. Il y a certains fonds de placement qui en incluent dedans, comme par exemple chez IA Groupe financier. Il y a des fonds dans lesquels je suis impliqué dans la gestion, les fonds d’allocation d’actifs mondiaux, qui donnent quand même un poids de 15 % aux actifs alternatifs. Donc il y a des façons d’y avoir accès, si ce n’est que de façon indirecte.

Ashleay : Excellent. Et donc est-ce que tout le monde devrait détenir des placements alternatifs ?

Sébastien : Bien des placements alternatifs ne correspondent pas à tous les profils d’investisseurs, compte tenu de leurs particularités en termes de risque et de rendements, ainsi que des complexités sur le plan des caractéristiques d’investissement. Les placements alternatifs paraissent souvent plus attrayants et mieux adaptés aux investisseurs qui sont aguerris et bien nantis. Au-delà des seuils minimaux d’investissement et des exigences d’adéquation à leur situation, les investisseurs doivent tenir compte de leurs objectifs et de leur horizon de placement, ainsi que la liquidité dont ils ont besoin. Donc à retenir ici, c’est qu’il y a une partie importante des portefeuilles des grands fonds de pension est constitué de placements alternatifs. C’est fort utile aux investisseurs ayant un horizon de long terme. Donc ici long terme rime souvent avec fonds de pension. Vous en détenez probablement beaucoup plus que vous ne le pensiez déjà, ne serait-ce que par les fonds de pension publics. Il existe de bonnes options pour en ajouter à votre portefeuille si vous souhaitez gérer vous-même votre actif. Mais avant tout, comme toujours le bon conseil : parlez-en à votre conseiller financier.

Ashleay : Excellent. Merci beaucoup Sébastien.

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À propos

Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.

Sébastien Mc Mahon

Vice-président, allocation d'actifs, stratège en chef, économiste sénior et gestionnaire de portefeuilles

Ce balado ne doit pas être copié ou reproduit. Les opinions exprimées dans ce balado reposent sur les conditions actuelles de marché et peuvent changer sans préavis. Elles ne visent nullement à fournir des conseils en matière de placement. Les prévisions données dans ce balado ne sont pas des garanties de rendement. Elles impliquent des risques, des incertitudes et des hypothèses. Bien que ces hypothèses nous paraissent raisonnables, il n’y a aucune assurance qu’elles se confirment.

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2024-12-24 09:00 HNE
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