Ashleay : Dans un contexte d'inflation où tout augmente, où les ménages vivent de l'insécurité financière, où les taux d'intérêt augmentent également, il y a une certaine pression sur les familles et les individus qui les amènent à faire des choix. Ce qui est encourageant, c'est que les statistiques semblent montrer qu'en temps de crise, comme celle qui nous touche actuellement, les besoins augmentent, mais la solidarité des personnes qui ont les moyens de donner aussi. Comment pouvons-nous participer à ces élans de solidarité? On peut le faire de façon individuelle, mais les organisations ont-elles un rôle à jouer également? Nous parlerons de cela aujourd’hui avec notre invitée, Catherine Tardif. Alors bonjour, Sébastien.
Sébastien : Bonjour, Ashleay.
Ashleay : Et bonjour, Catherine.
Catherine : Bonjour.
Sébastien : Bonjour, Catherine. C'est le fun de t'avoir avec nous aujourd'hui. Avant de commencer, peux-tu nous parler de ton rôle? Qui es-tu, Catherine?
Catherine : Oui, tout d'abord, merci beaucoup pour l'invitation. En fait, je suis la responsable du beau programme de philanthropie chez iA Groupe financier. Donc pour nous, c'est vraiment fondamental de redonner à la communauté. Donc c'est un pourcentage de nos bénéfices que nous redonnons dans la communauté, environ à 600 organismes par année. On donne à différents organismes, en fait, qui œuvrent sur le terrain, dans différents secteurs. Je pourrais en parler un petit peu plus tard, mais j'ai vraiment le privilège d'occuper un rôle assez fantastique et de contribuer, en fait, d'essayer de contribuer et de faire une petite différence dans notre société.
Sébastien : Toi, ton rôle, c'est d'être l'interface avec ces organismes-là, c'est ça?
Catherine : Oui, exactement. Donc, ces organismes-là font des demandes de dons. Donc, nous, on analyse les différentes demandes. Et ensuite, lorsque ça cadre avec notre politique de dons, on redonne et on fait des dons à ces organismes-là.
Ashleay : Oui. C'est super. Moi, je m'implique depuis que je suis très jeune en fait, depuis le primaire. Puis je continue encore aujourd'hui. Je trouve ça très important. Alors selon toi, Catherine, qu'est-ce qui motive les entreprises à s'impliquer puis à avoir un programme de philanthropie comme chez nous?
Catherine : Bonne question. En fait, pour moi, il y a trois éléments majeurs. Le premier élément, c'est vraiment au niveau de la responsabilité sociale. Donc une entreprise peut débloquer un budget en philanthropie pour répondre justement à la responsabilité sociale envers la communauté ou les communautés qu'elle sert. Donc, en investissement dans des projets caritatifs, par exemple, ou des développements communautaires, l'entreprise contribue à améliorer la qualité de vie des personnes dans les régions où elle opère. Donc ça, c'est un élément important. Puis la philanthropie pour moi ne doit pas être perçue comme une dépense, mais comme un investissement dans la communauté. Le deuxième élément, c'est vraiment en soutien aux valeurs. Donc, par exemple, une entreprise peut soutenir différents piliers. Chez nous, on soutient la santé, des organismes qui œuvrent auprès de l'environnement, l'accès à l'éducation, le social communautaire. Pourquoi? Parce que c'est des piliers qui nous tiennent à cœur. Pour une autre entreprise, ça peut être d'autres piliers. En fait, toutes les causes sont bonnes en philanthropie. Donc c'est vraiment selon les valeurs d'une entreprise d'avoir une certaine cohérence entre les valeurs et les actions philanthropiques sur le terrain. Et aussi, dans un troisième temps, je crois fermement qu'une entreprise qui s'implique dans sa communauté contribue à créer un sentiment de fierté et d'engagement auprès des employés. Je pense qu'une entreprise qui est mobilisée et qui mobilise ses gens à donner peut avoir vraiment un effet catalyseur et un effet boule de neige auprès des employés. Dans un contexte aussi de pénurie de main-d'œuvre, je pense vraiment qu'une organisation qui porte des valeurs de solidarité peut jouer un rôle qui peut avoir aussi un avantage sur une entreprise, par exemple, qui ne porte pas nécessairement de valeurs philanthropiques. Donc, pour un employé qui a un choix à faire entre différentes organisations, je crois fermement qu'une entreprise qui prêche aussi par l'exemple en matière de philanthropie, ça peut avoir un impact au niveau de la marque employeur, entre autres.
Sébastien : Puis on l'entend beaucoup chez les jeunes aussi, quand ils joignent une entreprise, souvent on demande « Qu’est-ce qui a fait que tu voulais venir travailler ici en premier? » Au-delà de l’opportunité d’emploi qu’il y a, à quel point est-ce que les entreprises sont engagées socialement? C’est quelque chose qui est très important. Ils sont très sensibilisés aussi à l’environnement, les jeunes. Donc tout ce qui est d’implication sociale qui peut toucher ces piliers-là, c’est quand même assez, assez important pour le recrutement.
Ashleay : Oui, je pense qu’il y a une opportunité pour des activités de bénévolat en équipe. Nous, par exemple, on en fait une. Quand l’employeur accorde de l’importance à la philanthropie, c’est bon pour le team building aussi. Ça nous permet de rencontrer des gens qu’on n’aurait peut-être pas rencontrés dans la vie de tous les jours. Et puis, dans ce contexte hybride, des fois, d’être en personne, puis de mettre les mains à la pâte, comme on dit, ça peut être vraiment plaisant aussi.
Sébastien : Tout ça pour une bonne cause.
Ashleay : Oui, en plus, c’est ça. Et puis là, certaines entreprises comme la nôtre mettent de l’avant des campagnes de levée de fonds au sein des organisations. Est-ce que tu peux nous en dire plus?
Catherine : Bien oui, tout à fait. En fait, on vient justement de terminer chez nous, là, notre grande campagne Centraide, puis Centraide, c’est un bon exemple d’organisme qui accompagne les employeurs dans leur démarche de levée de fonds. Puis on parlait de prêcher par l’exemple tout à l’heure. Ça, c’est un bon exemple de dire « oui, chez iA, on met les efforts pour des levées de fonds auprès de nos employés ». Puis c’est une façon assez simple. Quand on parle de cette campagne de Centraide, on peut y aller avec une déduction à la source. On peut parler de quelques dollars par paye qui ne fait pas une différence, qui n’a pas vraiment d’impact sur notre portefeuille à nous. Mais sur le terrain, ça fait une immense différence. Ça peut être dans des petites entreprises ou dans des plus grandes, ce n’est pas important. L’idée, c’est de mobiliser ses troupes, d’essayer de faire une différence tous ensemble.
Ashleay : Effectivement. Puis, au-delà des opportunités en entreprise pour un citoyen comme nous, oui, c’est possible de faire des dons en argent, mais il y a certainement d’autres façons de s’impliquer. Si notre situation ne nous permet pas de donner plus d’argent ou de donner comme avant, est-ce que tu as des pistes à nous partager?
Catherine : Oui, en fait, c’est sûr que des dons en argent, c’est une façon de s’impliquer. Maintenant, on parlait de bénévolat tout à l’heure; donner du temps, ça a une très très grande valeur pour les organismes. Les organismes, parfois, ont peu de moyens, parfois ils sont peut-être une ou deux personnes pour tout faire au sein de l’organisme. Donc, comment peut-on faire ça? On peut contacter les organismes de notre région, de notre communauté, pour voir quels sont les besoins dans un contexte d’inflation justement, comme on parlait au début. Ça met vraiment de la pression sur les organismes qui ont justement peu de moyens. Donc, donner du temps peut vraiment donner de l’oxygène à ces organismes-là. Puis, si je peux me permettre une expérience personnelle, mon garçon qui avait fait du bénévolat au sein d’une banque alimentaire, La bouchée généreuse à Québec pour ne pas la nommer, puis il avait fait 3-4 h, juste 3-4 h. Puis le directeur m’avait dit « Catherine, pendant ces 3-4 h-là, moi j’ai pu faire autre chose. J’ai pu aller cogner à des portes, aller chercher des dons additionnels ». Donc, vraiment, il y a des besoins. Puis les banques alimentaires, c’est vraiment un bon exemple. J’avais lu une statistique tout récemment que près de 7 millions de Canadiens ont souffert de la faim l’année dernière et certains n’ont pas mangé. Donc je pense que les banques alimentaires, comme d’autres, c’est un organisme auquel il faut penser.
Sébastien : Oui. Puis on avait parlé de ce sujet-là il n’y a pas si longtemps, quand on avait reçu justement la présidente de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches. Et madame Genest, ici, disait que dans l’accompagnement que Centraide fait, ils amènent des gens à l’épicerie pour les aider à mieux consommer, à mieux budgéter, à faire face au coût de la vie qui est plus élevé. Donc, c'est très, très concret, la différence qu'on peut faire dans la vie des gens.
Catherine : Tout à fait. Puis, si je peux enchaîner avec d'autres façons de s'impliquer, parfois les organismes ont besoin de bras, mais parfois ils ont besoin d'expertise. Je le mentionnais tout à l'heure, parfois c'est la même personne qui fait trois ou quatre emplois au sein de l'organisme. Vous pouvez mettre vos aptitudes à profit au sein de ces organismes-là. Je pense, entre autres, à un organisme qui s'appelle Bénévoles d'Expertise à Québec. Eux, ce qu'ils font, c'est qu'ils jumellent des bénévoles experts avec un organisme de charité pour favoriser, en fait, tout ce qui est transfert de connaissances. Donc quelqu'un qui a une expérience en dotation, par exemple, peut aller donner de son temps et de son expertise. Puis ça, c'est une autre belle façon de donner. On pense aussi au tutorat, au don de sang, au don de plasma. Ça ne requiert pas de dons en argent.
Sébastien : Des besoins, il y en a beaucoup.
Catherine : Exact. Exact.
Ashleay : Puis aussi à l'approche des fêtes. Bon, encore une fois, beaucoup de dépenses à venir pour les individus et les familles. Est-ce que tu as des idées pour les gens qui nous écoutent afin d'avoir une consommation plus responsable et sociale?
Catherine : Oui, j'ai des idées. Je peux en nommer quelques-unes. Entre autres, nous, chaque année, ce qu'on fait, c'est le calendrier inversé. Dans le fond, c'est très simple, c'est très ludique, c'est plaisant à faire en famille. On prend un article qui ne sert plus, dans le fond, chaque jour. Donc 25 articles ou 24 articles, on les prend, puis à Noël on fait un don. Donc ça, c’est une façon de rendre l’entraide amusante et ludique. Sinon, tout ce qui est expérience en cadeau, au lieu d’acheter du matériel, on peut offrir que ce soit un cours de cuisine, Sébastien, je pense que tu cuisines bien. Tu n'aurais pas besoin de ça, peut-être?
Sébastien : Non, je ne cuisine pas très bien. Oui, j'en aurais besoin.
Catherine : OK, parfait. Sinon, une activité en plein air, passer du temps ensemble, ça a tellement de valeur. Puis ça fait en sorte qu'on crée des souvenirs qui sont durables aussi. Donc ça, c'est une autre idée. Sinon, on peut y aller avec des produits d'occasion, parfois des produits de seconde main en bon état peuvent faire de beaux cadeaux. Puis ce que j'aime offrir moi, c'est des abonnements, des abonnements mensuels à des revues électroniques ou des paniers de fruits et légumes. Donc c'est des idées auxquelles on peut penser. Oui.
Ashleay : C'est super, ça nous permet de découvrir de nouveaux produits en plus, donc on aime ça. Alors c'est tout pour notre épisode inspirant sur la responsabilité sociale et philanthropique. On remercie chaleureusement notre invité Catherine, responsable du programme philanthropique chez iA Groupe financier, de nous avoir éclairés sur l'importance de redonner à la communauté.
À propos
Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.
Sébastien Mc Mahon et Catherine Tardif
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