Finance et climat : quand le temps compte!

Des factures d'épicerie plus élevées et des primes d'assurance plus coûteuses ne sont que quelques exemples des effets de l'environnement sur notre portefeuille. Rejoignez Sébastien Mc Mahon et Ashleay Dollard dans cet épisode fort intéressant.

Ashleay : Bienvenue au balado À vos intérêts! de iA Groupe financier, en mode estival, où notre objectif est toujours de vous partager l'essentiel de l'actualité économique et de ses impacts sur vos finances. Je suis votre animatrice Ashleay, en mode vacances, donc à l'extérieur du studio, mais toujours en compagnie de mon collègue Sébastien Mc Mahon, notre économiste sénior et stratège en chef. Alors, salut Sébastien. Peux-tu nous dire comment les changements climatiques affectent notre portefeuille et ce qu'on doit faire pour pallier cette hausse de coûts?

Sébastien : Les changements climatiques, je dirais l'été 2023, si vous avez suivi les nouvelles, c'était assez omniprésent. Qu'on parle de feux de forêt, qu’on parle d'inondations, qu’on parle d'évacuations d'îles en Grèce, donc, on a les deux pieds dedans. Puis, ce n'est pas juste aux nouvelles que ça a un impact; ça a un impact économique. Puis, on le voyait venir depuis longtemps. Les changements climatiques, on les voyait venir; l'impact, on savait que ça arriverait. Mais là, je vous dirais qu'on commence à avoir des chiffres, puis on commence à avoir une réalité. Puis, aujourd'hui, je vais vous citer[…], ce n’est pas une étude qu'on a faite de notre côté, là, c'est une étude de l'Institut canadien du climat. Vous pouvez trouver ça sur le web très facilement. L'Institut canadien du climat estimait que d'ici trois ans, donc d'ici la fin de 2025, chaque Canadien pourrait en moyenne perdre ou avoir à payer implicitement environ 700 $ par année en raison de l'aggravation des dommages climatiques. Donc, ce n’est pas comme si vous envoyiez un chèque de 700 $ à un endroit, là. C'est l'impact global de tout ça. Puis, je vous dirais que les coûts sont déjà là aujourd'hui. C'est combien? Eh bien, on peut commencer déjà à l'estimer un petit peu, parce qu'on en a parlé récemment de l'inflation des aliments, puis on avait fait un balado là-dessus. On expliquait que l'inflation des aliments, il y a des phénomènes qui sont locaux, mais c'est beaucoup des phénomènes internationaux. Et, dans tout ça, il y a l'impact des changements climatiques. C'est plus difficile, c'est plus coûteux de produire de la nourriture, des céréales dans certains endroits du monde. Donc, ça vient créer une inflation à l'épicerie. Et ça, bien, ce que c'est, c'est une taxe sur votre niveau de vie, c'est de l'argent qui sort de vos poches. Donc, il y a ça qui est un facteur qui est très important. Directement à l'épicerie. Il n’y a pas juste l'épicerie. Aussi, les problèmes de chaîne d'approvisionnement qui sont liés aux changements climatiques, les problèmes de transport; on a besoin de réorganiser certaines routes de transport maritime à l'échelle planétaire. Donc, ça, ça augmente les coûts aussi, ce qui se traduit par des factures plus élevées dans nos achats. Les propriétaires de maisons et puis de chalets, surtout dans certains endroits de zones inondables, peut-être maintenant des zones qui sont proches des forêts ou dans des endroits où il y a des feux de forêt, qu'on a vus récemment, où il y a plus de possibilités de récurrence, bien on pourrait voir une augmentation importante des primes d'assurance pour ces maisons, ces chalets-là. Des hausses d'impôt potentielles pour payer les dommages climatiques éventuellement, ou du moins pour payer les investissements verts pour faire face à ces changements climatiques là? Donc, aujourd'hui, on ne peut pas dire qu'il y a vraiment de hausses d'impôt ciblées pour ça, mais ça pourrait être quelque chose qu'on voit éventuellement, si les problèmes deviennent assez récurrents. Donc, à mesure que le besoin d'infrastructures plus résilientes va se faire sentir, bien, le coût de la vie, le coût, bien il faut payer ça, éventuellement. Donc, c'est les impôts qui vont payer tout ça. Ça va se faire ressentir dans les portefeuilles des ménages. Donc, ça, ce sont les coûts qui sont peut-être un peu directs, mais il y a aussi, en termes de croissance économique, les changements climatiques, c'est un problème maintenant parce que ça crée un frein à l'économie. Donc, ça, c'est plus un coût induit; la croissance économique qui est ralentie par une perte de capacité. Le fait qu'on dépense des ressources pour aller éteindre des feux de forêt plutôt que d'investir ces fonds publics là dans d'autres choses qui pourraient être plus productives pour de la croissance économique, bien, ça fait en sorte que, ultimement, il se crée moins d'emplois dans certains secteurs. Ça peut nuire à la capacité de certaines entreprises de faire des affaires. Donc, tous ces effets-là, on va les ressentir. Puis, quand on dit que c'est de façon induite, bien, il est estimé que c'est environ la moitié du potentiel de croissance économique des prochaines années, des prochaines décennies, qui pourrait être imputée à cause de ces effets-là. Donc, c'est quand même assez important. Puis, dès 2025, dans à peu près deux ans ‒ deux, trois ans ‒ bien, les dommages causés par le climat pourraient réduire environ […], c’est 25 milliards de dollars par an qu'on pourrait voir de ralentissement économique qui vient, qui vient de ces facteurs-là. Donc, on ne le verra pas directement, mais c'est une perte d'opportunités. Donc, la croissance économique, elle aurait été d'environ 25 milliards de dollars de plus par an d'ici 2025 si on n'avait pas eu les impacts des changements climatiques. Au-delà de 2025, bien, c'est les dommages qui devraient s'intensifier. Puis, selon cette étude-là, encore, donc d'ici 2050, c'est près de 3 millions d'emplois qui pourraient être […], c'est un demi-million d'emplois d'ici 2050, puis 3 millions d’emplois d'ici la fin du siècle qui pourraient être impactés par tout ça. Donc, c'est gros, c'est majeur, on a les deux pieds dedans, on le voit très bien. Puis en tant qu'investisseur, qu'est-ce qu'on peut faire? Bien, on ne peut pas vraiment se protéger de ces choses-là, à part peut-être investir dans des infrastructures vertes, dans des efforts de décarbonisation. C'est peut-être là qu'on pourrait aller voir un léger gain. Mais je vous dirais que c'est un sujet qui est important, qui est vaste. On voulait faire un […]. C'est tellement d'actualité qu'on voulait faire une petite capsule pour parler de ces points-là aujourd'hui, mais on va vous en reparler assurément à plusieurs reprises, dans la prochaine saison, des changements climatiques.

Ashleay : Effectivement. Merci beaucoup, Sébastien, et merci à tout le monde d'avoir été là. Si vous avez aimé cet épisode, nous vous invitons à le partager à votre entourage ou à donner votre avis sur la plateforme d'écoute Apple, Spotify ou Google Balados. Si le cœur vous en dit, écrivez-nous aussi vos commentaires, vos suggestions sur nos plateformes de médias sociaux ou par courriel à l'adresse social@ia.ca. Merci, et à la semaine prochaine. Vous avez aimé cet épisode et vous aimeriez en apprendre davantage sur l'actualité économique? Abonnez-vous à notre balado À vos intérêts! disponible sur toutes les plateformes. Vous pouvez aussi visiter la page Actualités économiques sur ia.ca et nous suivre sur les réseaux sociaux.

À propos

Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.

Sébastien Mc Mahon

Vice-président, allocation d'actifs, stratège en chef, économiste sénior et gestionnaire de portefeuilles

Ce balado ne doit pas être copié ou reproduit. Les opinions exprimées dans ce balado reposent sur les conditions actuelles de marché et peuvent changer sans préavis. Elles ne visent nullement à fournir des conseils en matière de placement. Les prévisions données dans ce balado ne sont pas des garanties de rendement. Elles impliquent des risques, des incertitudes et des hypothèses. Bien que ces hypothèses nous paraissent raisonnables, il n’y a aucune assurance qu’elles se confirment.

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