Ashleay : Bienvenue au balado À vos intérêts! de iA Groupe financier, dans lequel on discute de l’essentiel de l’actualité économique et de ses impacts sur vos finances en moins de dix minutes. Alors aujourd’hui, on va faire un peu différent, si tu veux bien, Sébastien. C’est le temps de la rentrée scolaire, donc un bon moment pour discuter des bonnes habitudes d’épargne et surtout parler du régime enregistré d’épargne-études, aussi connu comme étant le R3E. Mon nom est Ashleay. Je suis en compagnie de mon collègue Sébastien Mc Mahon, notre stratège en chef et économiste senior chez iA Groupe financier. Bonjour Sébastien.
Sébastien : Bonjour Ashleay.
Ashleay : Alors pour nos auditeurs, le coût de leurs propres études remonte peut-être à un peu loin. Peux-tu nous dire combien ça coûte maintenant, étudier?
Sébastien : Oui, tout à fait. Les études, c’est payant, mais ça coûte cher. Et les données récentes montrent que le coût moyen d’une année d’études post-secondaires au Canada, on parle de 9 300 $ par année pour des étudiants qui habitent au domicile familial, 19 500 pour ceux qui vivent à l’extérieur du domicile familial. Et puis, la dette d’études moyenne d’un diplômé universitaire canadien, on parle de 26 000 $.
Ashleay : Et qu’est-ce qu’un R3E exactement?
Sébastien : Le régime enregistré d’épargne-études, R3E, c’est un produit qui est conçu pour aider les Canadiens et les Canadiennes à économiser en vue d’études post-secondaires. Les R3E sont des comptes d’épargne enregistrés par le gouvernement du Canada afin de permettre que l’épargne s’accumule à l’abri de l’impôt jusqu’à ce que le bénéficiaire désigné du R3E, donc l’enfant, s’inscrive à un établissement d’enseignement postsecondaire. La valeur des R3E s’accroît d’année en année grâce aux contributions qui sont faites par le souscripteur au montant de la Subvention canadienne pour l’épargne-études, la SCEE, du bon canadien d’études, le BEC, fourni par le gouvernement du Canada, et par la croissance de la valeur de l’actif. Le BEC, le bon d’études canadien, c’est un morceau important, parce que les familles à faible revenu peuvent quand même bénéficier du BEC même si elles n’ont pas cotisé 1 $. Pour résumer, on peut créer un régime individuel, donc un seul enfant désigné, familial, donc plus d’un enfant, tant que le lien de sang avec le contributeur existe. Ou, ça peut même être aussi un très beau cadeau des grands-parents.
Ashleay : Et au Canada, est-ce que plusieurs personnes contribuent au R3E?
Sébastien : Oui, bien, il y a plusieurs statistiques canadiennes intéressantes qui datent de décembre 2020. Les familles canadiennes ont épargné près de 70 milliards de dollars dans les R3E pour aider à financer les études post-secondaires futures de leurs enfants. L’actif des R3E a plus que doublé au cours des dix dernières années, mais seulement un peu plus de la moitié des enfants canadiens sont bénéficiaires, avec un investissement moyen par année de 1 657 $.
Ashleay : Parfait. Donc beaucoup d’enfants en profitent déjà, mais un bon nombre n’en profitent pas encore. Peux-tu nous dire pourquoi on devrait investir dans un R3E?
Sébastien : Parce que c’est payant. Les subventions gouvernementales versées sont la clé. Je te dirais que le R3E, c’est le véhicule d’épargne le plus payant. On parle de 20 % de subventions au fédéral. Puis pour les habitants du Québec, c’est un 10 % supplémentaire de subventions au niveau provincial. Si on résume les trois étapes du R3E. La première, ce serait contribuer, donc ça, c’est épargner tôt dans le R3E de votre enfant pour profiter des subventions gouvernementales qui sont généreuses; accumuler, qui serait les contributions régulières. Les subventions qu’on reçoit d’année en année génèrent du rendement, donc le régime d’épargne-études fructifie à l’abri de l’impôt. Puis finalement, la dernière étape, récolter. Vous récupérez vos contributions pour financer les études de votre enfant, le rendement total du R3E, les rendements de marché et toutes les subventions. Donc trois étapes : contribuer, accumuler, et puis récolter.
Ashleay : On parlait justement des enfants admissibles. À quel âge on devrait commencer à cotiser? Quelles sont les règles et combien d’argent peut-on contribuer?
Sébastien : C’est comme pour la retraite, le plus tôt possible. Donc plus on épargne tôt, plus le R3E aura le temps de croître. Donc pour l’admissibilité, regardez, vous pouvez vous dire peut-être qu’il est tard de commencer à contribuer. Vous avez jusqu’au 31 décembre de l’année où le bénéficiaire, donc l’enfant, atteint l’âge de 17 ans. Il faut simplement que l’enfant ait un numéro d’assurance sociale et qu’il soit résident canadien. Et puis, ça y est pour l’admissibilité, vous avez tout ce qu’il faut. Si vous avez des questions plus pointues, bien sûr, comme on vous recommande souvent, parlez à votre conseiller financier. Le plafond à vie de cotisation à un R3E pour un enfant est fixé à 50 000 $. Cet argent peut être investi dans tout type de produit : des fonds communs, des fonds négociés en Bourse, des CPG, des actions ou des obligations, peu importe. Donc, stratégie très simple : si vous voulez aller chercher le maximum des subventions, cotisez 2 500 $ par année. Au-delà de ça, les subventions ne sont pas admissibles. Donc, le plus, on met 2 500. Et puis, les subventions de 30 % nous rajoutent un bonus de 750 $ par-dessus notre cotisation. En plus, le montant va fructifier à l’abri de l’impôt, donc l’impôt va être payé par l’enfant sur son revenu annuel lors du décaissement.
Ashleay : Et il se dit beaucoup de choses sur le R3E. Je pense à moi quand j’ai contribué. On a cumulé quelques mythes les plus fréquemment entendus. Il y a quatre mythes principaux. Donc, si on commence avec le premier : si l’enfant ne poursuit pas ses études, vous perdrez votre investissement.
Sébastien : Ça, c’est faux. Si l’enfant décide de ne pas poursuivre ses études post-secondaires, vous aurez plusieurs options. La première est de changer de bénéficiaire. Ça veut dire transférer l’argent investi pour les études de votre aîné, par exemple, à un enfant plus jeune et ainsi, augmenter la valeur de son R3E. Les revenus de placement accumulés pourront être transférés dans votre REER ou celui de votre conjoint si vous disposez des droits de cotisation qui sont nécessaires. Vous pouvez faire un don à une institution d’enseignement. Il y a simplement les subventions qui doivent être remises au gouvernement.
Ashleay : Puis, mythe numéro deux : les R3E ne couvrent que les frais d’inscription à l’université.
Sébastien : Tout à fait faux. En plus de couvrir les frais d’inscription à l’université, le R3E couvre aussi les frais de cégep si vous êtes au Québec, ainsi que tous les coûts qui sont associés à plusieurs programmes de formation professionnelle, donc de nombreux autres frais tels les fournitures scolaires, le transport, le loyer, tout ça, ça peut être couvert avec un R3E. Je me suis informé chez iA Groupe financier : la seule obligation à respecter pour pouvoir retirer l’argent d’un R3E est de s’inscrire à une formation post-secondaire, que l’enfant la réussisse ou non. Donc l’utilisation des sommes est laissée à l’entière discrétion du bénéficiaire.
Ashleay : Mythe numéro trois : j’ai aussi des amis des fois qui me disent : « Oui, mais moi, mon enfant grandit. Il est trop tard pour ouvrir un R3E. »
Sébastien : Bien, sûrement pas. Il n’est jamais trop tard. Donc l’idéal, bien sûr, pour obtenir le plus de subventions du gouvernement, c’est d’investir de façon régulière dans le R3E de vos enfants, de commencer tôt. Cependant, si vous avez commencé à investir plus tard, comme on disait il y a quelques instants, vous pourrez tout de même vous rattraper. Vous pouvez récupérer des subventions non utilisées des années antérieures en peu de temps, avec un prêt au régime enregistré d’épargne-études. C’est une option qui est possible. On peut aller chercher les subventions inutilisées des années précédentes au rythme de deux années en une, comme j’expliquais. Un bon exemple encore si on vient là-dessus, si vous n’avez pas cotisé pendant les cinq premières années de vie de votre enfant, alors vous avez devant vous cinq années où le montant maximal admissible aux subventions n’est pas 2 500 $, mais 5 000 $. Donc on peut se rattraper. Faites appel à un conseiller financier pour vous aider à recevoir des subventions. Des fois, ça peut être même des subventions inespérées et ces conseils pourraient être très utiles.
Ashleay : Mythe numéro quatre : si je ne suis pas le parent de l’enfant, est-ce que je peux quand même investir dans un R3E pour lui?
Sébastien : Oui, certainement, dans un R3E individuel. Le souscripteur peut être un parent, un grand-parent, un parrain, une marraine, un oncle, une tante, un ami significatif. C’est un très beau cadeau à offrir à un enfant pour financer ses études éventuelles. En fait, toute personne avec ou sans lien de parenté avec le bénéficiaire peut souscrire à un régime individuel. Par contre, il faut faire bien attention, le plafond cumulatif de cotisation par bénéficiaire, donc par enfant, est de 50 000 $. Ça signifie qu’un parent, un grand-parent, par exemple, peuvent tous les deux souscrire indépendamment un R3E pour un même bénéficiaire, mais les limites de cotisation doivent être respectées afin d’éviter une pénalité fiscale. Donc le R3E, pour conclure, c’est vraiment un des véhicules d’épargne les plus payants.
Ashleay : Un très beau cadeau à offrir à nos futurs étudiants, en effet. Alors, merci beaucoup Sébastien.
Sébastien : Plaisir, Ashleay.
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À propos
Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.
Sébastien Mc Mahon
Vice-président, allocation d'actifs, stratège en chef, économiste sénior et gestionnaire de portefeuillesCe balado ne doit pas être copié ou reproduit. Les opinions exprimées dans ce balado reposent sur les conditions actuelles de marché et peuvent changer sans préavis. Elles ne visent nullement à fournir des conseils en matière de placement. Les prévisions données dans ce balado ne sont pas des garanties de rendement. Elles impliquent des risques, des incertitudes et des hypothèses. Bien que ces hypothèses nous paraissent raisonnables, il n’y a aucune assurance qu’elles se confirment.