Récapitulatif économique de 2022 (Partie 2)

L’année 2022 nous a réservé quelques surprises, mais, bonne nouvelle, elle est maintenant derrière nous. COVID, inflation, récession et volatilité, faits marquants et leçons à tirer, Sébastien Mc Mahon et Marc Gagnon font un retour sur l’actualité des douze derniers mois.

Ashleay : Bonjour, mon nom est Ashleay et bienvenue à cette deuxième partie du récapitulatif de 2022. D'ailleurs, si ce n'est pas déjà fait, je vous invite à écouter la première partie, disponible sur nos plateformes. Toujours en compagnie de Sébastien Mc Mahon et de Marc Gagnon, nous poursuivons notre revue de l'année. Marc, Sébastien, un sujet qui a fait beaucoup jaser cette année dans les journaux, c'est le mot « r ». Alors, la récession.

Sébastien : Oui, tout à fait. La récession, cette année, on n’en a pas eu officiellement, malgré que quand j'étais sur les bancs d'école, une récession, la définition, c'était deux trimestres consécutifs de croissance négative. On a eu ça aux États-Unis en début d'année 2022, mais maintenant c'est plus juste deux trimestres consécutifs. Il y a un comité de sages qui s'installe, qui regarde un paquet de statistiques économiques, l'emploi, les dépenses des ménages, la production des entreprises. Puis, pour le moment, on a décidé, du côté de ce comité de sages, qu'il n'y a pas de récession encore. Du côté canadien, l'économie s'est quand même bien tirée d'affaire. Quand même, au troisième trimestre, on voit un léger ralentissement, même une contraction de l'économie interne, la consommation, l'investissement, donc tous des signes, je vous dirais, de précurseurs de récession commencent à apparaître. Donc nous, comme attente, on a encore des vues comme quoi c'est à peu près 70 à 80 % de chance d'avoir une récession en 2023. Donc, quand on regarde 2022, on s'en est tiré, mais les risques sont assez élevés pour l'an prochain.

Marc : Moi, je crois aussi, Sébastien, que ça va être difficile à éviter d'avoir une récession. Par contre, j'ai espoir que ça ne soit pas une très longue ou une très profonde, une très sévère. Puis ça, je crois que ça va être le cas, entre autres parce que, et ça, c'est à la fois une bonne chose, une moins bonne chose, le marché de l'emploi est très solide. Alors, quand les gens ont moins peur de perdre leur emploi ou ils ont l'espoir de s'en trouver un, s'ils le perdent, ils coupent moins sur leur consommation généralement. Ils essaient de maintenir un peu plus leur rythme de vie. Alors, ça, je pense que ça va nous aider, mais en même temps, il faut que ça ralentisse un petit peu au niveau de la compensation des salaires, parce que c'est ça qui est le problème, le nœud de l'inflation. Alors, on est dans une drôle de situation où est-ce que le positif est à la fois un peu négatif aussi.

Ashleay : Puis tout ça, dans le fond, si j'ai bien compris, c'est lié à ce que font la Banque du Canada puis les banques centrales mondiales. C'est-à-dire qu’elles vont relever les taux d'intérêt à un rythme, bien, qui semble historique. Est-ce que vous pouvez expliquer qu'est-ce qui s'est passé?

Sébastien : Oui, tout à fait. Puis quand on dit que les nouvelles positives peuvent être négatives ou que les nouvelles négatives peuvent être positives, c'est un peu ça. C'est que si l'économie va trop bien, bien ça veut dire que les banques centrales doivent continuer leur combat contre l'inflation, donc faire ralentir l'économie, dans un an? un an et demi? deux ans? de façon encore plus importante. Mais si les données économiques commencent à ralentir aujourd'hui, si le marché du travail commence à ralentir, la croissance des salaires aussi, ça veut peut-être dire que les banques centrales peuvent commencer à peut-être lever les pieds du frein progressivement. Et ça, ça fait en sorte que dans un an, un an et demi, deux ans, bien l'atterrissage pourrait être un petit peu plus en douceur. Donc, c'est un peu ça qu'ils ont eu à jouer cette année, les banques centrales. On voyait que l'inflation était quand même au-dessus de 5 % en janvier, mais elle était déjà assez élevée. L'Ukraine en a, la Russie et l'Ukraine, ça en a rajouté une couche. Les banques centrales sont passées de hyper accommodantes, les deux pieds sur l'accélérateur. Il fallait enlever les deux pieds tout d'abord, puis après ça mettre les deux pieds sur le frein. Donc, ça a été toute qu'une année de ce côté-là. On commence à avoir quelques petits effets, de tout ça, là, mais en 2023, c'est pour ça qu'on est assez pessimistes envers les perspectives. C'est là qu'on va commencer à voir les vrais effets. Puis, la théorie économique nous dit que ça prend six à huit trimestres, donc un an et demi à deux ans, avant de voir les pleins effets du resserrement de la politique monétaire. Donc, ça veut dire qu'on en a probablement jusqu'en fin 2024.

Marc : J'aime bien, j'aime bien ta comparaison Sébastien, parce qu'effectivement ils avaient les deux pieds sur l'accélérateur pour pas, pour pas dire les deux pieds sur le gaz, puis je pense qu'ils avaient les deux pieds, puis ils regardaient le panneau-là, qui passait à toute vitesse Ralentissez parce qu'il y a une falaise, puis là ils ont dit OK, on va enlever un pied, on va enlever deux pieds, on va mettre un pied sur le frein, puis là, à un moment donné, ils ont dit : « On n’a pas le choix, on va mettre les deux pieds sur le frein, puis on va se lever un peu de notre siège pour être certains de mettre tout notre poids. » Ça fait que, là, on est dans cette situation où la hausse a été historique, comme tu le disais, Ashleay, et historiquement rapide. Et là il faut qu'on encaisse les hausses de taux d'intérêt, puis on essaie de reprendre notre souffle à travers tout ça.

Sébastien : Oui. Puis une chose qu'on a apprise cette année, puis il y en a qui l'ont apprise à la dure, là, je parle de madame Truss au Royaume-Uni ‒ on a fait un balado juste là-dessus ‒ que quand la politique monétaire, ils veulent ralentir l'économie pour ramener l'inflation vers la cible, si du côté du gouvernement, si la Banque centrale fait une chose, puis du côté du ministère des Finances, disons, on dit que bon, l’économie ralentit, on va stimuler l'économie parce que c'est populaire politiquement en bonne partie, bien, on se retrouve dans des situations où est-ce que la main gauche travaille contre la main droite. Puis, bon, bien, les marchés viennent punir ces gouvernements-là; les taux d'intérêt qui augmentent, la confiance qui se perd. Donc, s'il y a quelque chose qu'on a appris cette année, c'est que si la politique monétaire quand elle a fait son travail, il faut se tasser du chemin et la laisser faire son travail. Puis il faut que ça travaille main dans la main au point de vue des autorités.

Marc : La fameuse vigile du marché obligataire qui est venue. Mais en Angleterre, madame Truss était vraiment, elle a tiré un petit peu le diable par la queue. Elle voulait baisser l'impôt aux gens les plus riches. Là, où ça devient un peu plus délicat et ça devient autant socio qu'économique, c'est quand t'as de l'aide pour les personnes plus pauvres. Là, il y a des gens qui se disent que oui, mais ça, ça vient un peu contrer les effets des banques centrales de vouloir freiner l'inflation. Mais il y a des gens que pour manger c'est rendu très très difficile. Alors, il faut faire, je pense, des programmes sociaux qui sont adaptés aux revenus des gens. Il faut aider les gens qui en ont besoin, pas les riches comme, justement, ça s'est fait en Angleterre.

Sébastien : Oui, des mesures ciblées. On a parlé Ashleay et moi avec Isabelle Jeunet, de Centraide, et on a couvert ça. Des mesures ciblées, c'est plein de bon sens, des mesures élargies, de l'argent à tout le monde, puis emprunter sur les marchés, endetter le pays en plus pour donner de l'argent aux plus riches. Ce que ça fait, c'est que madame Truss a duré 44 jours en poste et puis on est en train de tout rembobiner ça.

Marc : Oui. Puis en plus elle a attendu avant de mettre son budget en place, que la reine, que le décès de la reine passe un peu. Ça aurait pu être plus court.

Sébastien : Ça aurait pu être plus compliqué encore.

Ashleay : Puis, là, j'entends beaucoup d'amis qui parlent du prix de leur maison ou même leur capacité à se payer leur propre maison. Est-ce que le pire est derrière nous?

Sébastien : Pour l'immobilier? Probablement pas. Puis ça va prendre un bout. Quand je disais tantôt six à huit trimestres en général pour avoir tous les effets de la politique monétaire, le dernier morceau, généralement, c'est le marché du travail. Ça prend un an et demi, deux ans à réagir pleinement. Mais le premier morceau, c'est le logement, parce que les taux hypothécaires augmentent. Quand on a une hypothèque fixe sur cinq ans, comme généralement au Canada, ça prend un petit bout. Mais, chaque année, il y a environ un cinquième de la population qui renouvelle son hypothèque parce que les gens, c'est souvent environ pour cinq ans. Donc, ça commence à avoir un effet. Ceux qui ont une hypothèque à taux variable, bien là, ils paient plus, de plus en plus d'intérêt, jusqu'à tant qu'on paie plus de capital. Puis là, ça commence à faire mal, donc on commence à peine à voir ça, disons mordre le portefeuille de la population.

Marc : De ce qu'on a un petit peu creusé, on voit que c’est à peu près 30 % des gens qui ont une hypothèque au Canada qui est à taux variable, et ça, c'est unique au Canada. Aux États-Unis, ils n’ont pratiquement pas de taux variables et ils ont des taux à quinze puis trente ans. Ça fait que nous, on est à trois, puis quatre, puis cinq ans. Ça fait que ça, c'est l'aspect ‒ puis corrige-moi si je suis dans l'erreur, Sébastien ‒, c'est l'aspect qui nous rend vulnérables au Canada, le marché de l'immobilier. On dit que l'innocence est la première victime de la guerre. Moi, je pense que le marché immobilier, c’est la première victime de la guerre à l'inflation.

Sébastien : Oui, puis au Canada, probablement que le marché immobilier est plus à risque que le marché américain parce qu'on est très sensibles. Et ça, c'est une statistique intéressante. Quand on regarde dans la population en général, là, il y a un ménage sur trois qui a une hypothèque. Il y en a qui sont locataires, il y en a que leur maison est payée, donc une personne sur trois, un ménage sur trois, a une hypothèque, puis de ce tiers-là, il y a le tiers qui a une hypothèque à taux variable, c'est-à-dire qu'on descend à 10 %; c’est à peu près une personne, un ménage sur dix au Canada, qui a une hypothèque à taux variable. Donc, c'est pas tous les ménages canadiens qui sont exposés, mais il y en a qui sont exposés de façon très dure. Puis, ça fait en sorte que l'économie canadienne, oui, elle a fait bonne figure en 2022. On fait bonne figure à l'international parce qu'on est tellement aidés par notre démographie favorable et les immigrants qui viennent qu'on est robuste. Mais s’il y a quelque chose qui peut faire mal à l'économie canadienne, c'est une hausse rapide des taux d'intérêt et on a les deux pieds dedans aujourd'hui.

Ashleay : Effectivement. Puis justement, le Canada, est-ce qu'on est plus à risque? Mettons que les États-Unis, on parlait que leurs taux sont peut-être un petit peu différents que les nôtres. Donc, j'imagine que oui, on est plus à risque.

Sébastien : Bien, les taux d'intérêt américains vont augmenter probablement un peu plus qu'au Canada. Donc, ça devrait peut-être faire mordre un petit peu plus. Mais comme Marc le disait, il y a beaucoup de taux fixes à long terme du côté américain, ce qui fait que ça va faire mal des deux côtés, mais au Canada, le risque que ça fasse très mal, je dirais qu'il est plus élevé.

Marc : Oui. Puis je crois que notre contribution de l'immobilier personnelle au Canada dans le produit intérieur brut est plus élevée qu'aux États-Unis.

Sébastien : Oui, c'est deux fois.

Marc : Donc, on est plus, on risque d'être plus affectés et c'est plus important pour nous. Alors, oui, ça va avoir un peu plus d'impact, oui.

Ashleay : Je comprends. Puis, bon, bien sûr, tous ceux qui ont des investissements, ils ont l'impression que l'année a été particulièrement difficile avec leur portefeuille. Pouvez-vous nous en parler un petit peu plus?

Sébastien : Il faut juste, c'est important de refaire le film, qu’en début d'année, quand l'année a commencé ‒ parce qu'on dit tout le temps que cette année, les actions ont reculé beaucoup, les obligations aussi, c'est une des pires années pour toutes les classes d'actifs mises ensemble ‒, bien, on a commencé l'année avec des taux d'intérêt au plancher, avec beaucoup de liquidités, beaucoup d'argent d’injecté dans l'économie. Puis, le meilleur signe de ça, c'était qu'on entendait parler de crypto puis de NFT partout. Bien là, les taux d'intérêt qui montent rapidement, ça fait un gros vent de face, puis sur les classes d'actifs. Puis là, maintenant, on se retrouve avec des marchés qui ont eu une année difficile.

Marc : Oui, et je pense que pour bien des gens, à cause que ça faisait longtemps qu'on n'avait pas eu de l'inflation comme ça ‒ on en a parlé au début du premier épisode ‒, bien des gens n’avaient pas conscience que le marché obligataire et le marché boursier pouvait être corrélé, puis autant positivement que négativement. Et là, cette année, on a une corrélation ensemble dans des rendements négatifs, ce qui n'arrive pas souvent. Et ça, c'est la deuxième phase de la phase inflationniste. Quand on sent que les banques centrales vont hausser de manière forte les taux d'intérêt, assez forte pour créer une récession, alors le marché obligataire, lui, c'est juste la hausse des taux d'intérêt qui l'affecte, mais le marché boursier, c'est la peur de la récession. Donc, on se retrouve avec deux classes d'actifs qui sous-performent au même moment, où une des rares classes d'actifs généralement va être correcte, on appelle ça […]. C'est pas souvent que ça arrive, mais c'était une de ces années-là.

Sébastien : Puis, tu sais, l'année qui finit, là, dans le moment, acheter des actions, c'est quand même plein de bon sens parce que le marché a déjà reculé de 20, 25 %. Ça ne veut pas dire qu'on va faire de l'argent dans les trois prochains mois, mais probablement que dans le futur, on va regarder fin 2022, et on dira que c'était une bonne période quand même pour acheter. Taux d'intérêt élevés : même chose. Les obligations sont attrayantes. Dans les secteurs, tu vois des opportunités, toi, Marc?

Marc : Oui, pour 2023, je vois des opportunités. Je crois que l'année va se jouer en deux actes. La première année va être, on va être un peu plus prudents, un peu plus tranquilles. La deuxième, ça va être la partie intéressante du rebond du marché boursier, cette fameuse partie-là qu'on ne veut pas manquer. Mais je pourrai vous en reparler Sébastien.

Sébastien : Je pense qu'il y a tellement de choses à couvrir qu'il faudrait discuter aussi des perspectives 2023 ensemble dans un prochain balado, Marc.

Marc : Ça me ferait extrêmement plaisir.

Sébastien : Puis quand on regarde tout ça aussi, tu sais, 2022, ça a été une année qui a été assez mouvementée. Puis comme on disait au tout début, c'était peut-être l'année de la gueule de bois, mais il faut quand même voir qu'à la fin de l'année, la gueule de bois commence à achever. Puis, pour 2023, on peut regarder devant et voir quand même des belles opportunités.

Marc : Oui, c'est ça. Les marchés boursiers, c'est leur propre; ils regardent en avant six mois en avant. Donc, nous on est là aujourd'hui, puis on parle de récession. Puis, tu sais quoi? Les marchés boursiers, eux autres, ça fait déjà un bout de temps qu’ils en tiennent compte. Alors, je pense qu'effectivement le pire est derrière nous en termes entre autres de rendements boursiers et ça nous amène de plus belles perspectives quelque part en 2023. Et vous savez quoi? Ça tombe bien, le temps des fêtes arrive. C'est le temps justement de penser positif, de voir positif et d'avoir du plaisir.

Sébastien : Oui, prendre une grande respiration, garder le cap, puis penser qu'en 2023, la place à être, ça reste d'être investi.

Ashleay : Effectivement. Puis, tu sais, c'est normal, je pense que tout le monde se pose des questions dans ces temps d'incertitudes. Mais on vous revient l'an prochain avec des réponses à vos questions. On éclaircit les marchés avec vous. Entre-temps, passez un excellent temps des fêtes et on se revoit en 2023 avec notre balado À vos intérêts!. Vous avez aimé cet épisode et vous aimeriez en apprendre davantage sur l'actualité économique? Abonnez-vous à notre balado À vos intérêts! disponible sur toutes les plateformes. Vous pouvez aussi visiter la page Actualités économique sur ia.ca et nous suivre sur les réseaux sociaux.

À propos

Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.

Sébastien Mc Mahon et Marc Gagnon

Ce balado ne doit pas être copié ou reproduit. Les opinions exprimées dans ce balado reposent sur les conditions actuelles de marché et peuvent changer sans préavis. Elles ne visent nullement à fournir des conseils en matière de placement. Les prévisions données dans ce balado ne sont pas des garanties de rendement. Elles impliquent des risques, des incertitudes et des hypothèses. Bien que ces hypothèses nous paraissent raisonnables, il n’y a aucune assurance qu’elles se confirment.

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