Ashleay : Bienvenue au balado À vos intérêts! de iA Groupe financier dans lequel on discute de l'essentiel de l'actualité économique et de ses impacts sur vos finances en moins de dix minutes. Mon nom est Ashleay. Dans cet épisode, Sébastien Mc Mahon, stratège en chef et économiste senior chez iA Groupe financier, nous partage son top trois des indicateurs économiques et leur impact sur les marchés. Bonjour Sébastien!
Sébastien : Bonjour, Ashleay.
Ashleay : Alors Sébastien, on est bombardés de nouvelles économiques. Comment faire le tri pour déterminer ce qui est pertinent et ce qui ne l'est pas?
Sébastien : Oui, tu as raison, des données économiques, il y en a beaucoup. Si on écoute les nouvelles, on va entendre parler des données économiques québécoises, canadiennes, les données sur les marchés et les données économiques mondiales. Donc, ce n'est pas tout qui est pertinent là-dedans. Je dirais qu'un investisseur aguerri ou un économiste aguerri va essayer de faire le ménage pour voir quels indicateurs dans le moment pourraient nous donner une piste pour savoir s'il y a, par exemple, une récession qui s'en vient. Est-ce qu'il y a une accélération ou une décélération économique? Donc il y a des indicateurs qui sont certainement plus importants que d'autres et surtout si on est un investisseur, puis on veut essayer d'anticiper ce qui s'en vient pour les marchés.
Ashleay : Excellent, puis toi, dans le fond, quel est ton top trois des indicateurs?
Sébastien : Mon top trois des indicateurs actuellement, parce qu'il faut se situer dans le temps; il y a cinq ans, dix ans, puis dans cinq ans, dans dix ans, probablement que ça va être une liste qui va être un peu différente de ça. Mais le premier indicateur important qu'un économiste a tendance à regarder, et je donne beaucoup d'attention à ça aussi, ce sont les données sur l'emploi. Donc ça, on a ça tous les mois, les données sur l'emploi. Donc, par exemple, en début juin, on a les chiffres sur l'emploi de mai. Donc c'est assez ponctuel. Puis l'emploi, le taux de chômage, la croissance des salaires, tous ces éléments-là, c'est tout publié en même temps dans le même rapport de données. Puis ça nous donne un très bon indicateur de la santé d'une économie. Donc s'il se crée de l'emploi, ça veut dire qu'il y a de la croissance économique. Ça veut dire qu'il y a du dynamisme dans l'économie. Ça veut dire qu'il y a un enrichissement collectif. Si les salaires sont à la hausse, ça veut dire que les travailleurs ont tendance à être plus productifs. Donc c'est un bon signe. C'est un signe d'enrichissement collectif aussi. Si le taux de chômage est à la baisse, ça veut dire qu'il y a de l'inclusivité. Donc il y a de plus en plus de gens qui travaillent. Les gens participent au marché du travail. Il y a un meilleur financement des services publics parce qu'il y a plus de gens qui contribuent aussi au bien collectif en payant des impôts. Donc le marché de l'emploi, toutes les statistiques liées à l'emploi, je dirais que bon an mal an, ça a tendance à être numéro un dans la liste.
Ashleay : Excellent, et ces points, ça nous fait un peu penser aux enquêtes qu'on peut recevoir à la maison, les sondages par appel, et cetera. Est-ce que ces derniers contribuent aux indicateurs?
Sébastien : Oui, tout à fait. Les indices de confiance des ménages et puis aussi la confiance des entreprises, donc on demande aux propriétaires d'entreprises, on demande à des gens clés dans des entreprises : « à quel point est-ce que vous êtes confiants envers le futur? ». Puis ça, ce sont des données qui sont un petit peu moins tangibles que l'emploi, parce que c'est de la confiance. Mais ça a tendance à être une très bonne fenêtre sur l'avenir, donc surtout dans les points tournants. Quand on voit que l'économie va bien depuis longtemps et puis que soudainement, on commence à voir la confiance flancher, bien généralement, ça veut dire que les gens sont un peu moins confiants envers le futur. Donc, peut-être que d'acheter une nouvelle maison, de changer l’auto, d'acheter des meubles, tous les biens qui coûtent plus cher, peut-être qu'on va voir un ralentissement des dépenses de ce côté-là, les gens qui gardent un peu plus d'argent dans leurs poches. Donc ça, ça contribue à des ralentissements économiques. Puis dans le sens inverse aussi, quand on est dans une récession et que tout d'un coup, on commence à voir la confiance augmenter, souvent, on peut penser que peut-être que le pire est derrière nous. Ça, c'est pour les ménages. Pour les entreprises, des entreprises qui sont confiantes, ça veut dire plus d'embauches. Donc on peut s'attendre à de meilleurs chiffres de création d'emplois par le futur, mais aussi surtout plus d'investissements. Une entreprise, des projets d'investissement, il y en a qu'on est obligé de faire parce qu'on a de la dépréciation, ce genre de chose là. Mais des fois, si on veut investir pour le futur, puis essayer de prendre de l'expansion, bien avoir un bon œil sur la confiance des entrepreneurs, c'est un indicateur qui est très très très pertinent.
Ashleay : Super, donc, si je comprends bien, ça va avoir fort probablement une influence sur les banques, puis les taux d'emprunt.
Sébastien : Oui, tout à fait. Puis plus l'économie va bien, plus on a tendance à voir les banques centrales, donc au Canada, la Banque du Canada, aux États-Unis, la Réserve fédérale, à avoir tendance à ajuster les coûts d'emprunt, donc le taux d'intérêt directeur, pour essayer de garder l'économie dans un bon niveau mitoyen, donc, qu'on ne soit pas en surchauffe, mais que non plus on n'a pas des enjeux de ralentissement économique. Donc bien sûr, si l'économie va très bien, on a tendance à voir les banques centrales hausser le taux directeur. Et ça, ça a un impact direct sur les marchés. Quand les banques centrales sont plus en mode de resserrement de politique monétaire, souvent, ça a tendance à peser un petit peu sur les marchés. Dans le sens inverse aussi, quand on voit les banques centrales diminuer le taux directeur, ça a tendance à aider. Donc, surtout dans les dix dernières années, je dirais, les banques centrales sont devenues très très très importantes pour le ton sur les marchés des rendements qu'on peut obtenir. La volatilité sur les marchés, donc il y a ce morceau-là. Mais aussi, nos analyses nous démontrent que depuis 20, 25, 30 ans, l'un des meilleurs indicateurs avancés de l'économie mondiale, si on veut essayer de deviner la tendance économique, puis les points tournants, c’est de regarder ce que collectivement les banques centrales font. Si elles se coordonnent pour resserrer la politique monétaire, si elles se coordonnent pour plutôt donner une bonne bouffée d'air à l'économie, on voit que si on a une bonne lecture là-dessus, on est capable d'avoir une bonne lecture aussi sur la suite des choses, autant au point de vue économique que des marchés.
Ashleay : Merci, Sébastien, pour ton partage si constructif sur les marchés.
Sébastien : Plaisir.
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À propos
Sébastien possède près de 20 ans d’expérience dans les secteurs privé et public. En plus de son rôle de stratège en chef et d’économiste sénior, il est également gestionnaire de portefeuilles chez iA Gestion mondiale d’actifs et membre du comité d’allocation d’actifs de la société. Ces fonctions lui permettent d’exprimer sa passion pour les chiffres, les mots et la communication. Sébastien agit en tant que porte-parole de iA Groupe financier et conférencier invité sur les questions qui touchent l’économie et la finance. Avant de se joindre à iA en 2013, il a occupé divers postes dans le secteur de l’économie à l’Autorité des marchés financiers, chez Desjardins et au ministère des Finances du Québec. Sébastien est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en économie de l’Université Laval et détient le titre de CFA.
Sébastien Mc Mahon
Vice-président, allocation d'actifs, stratège en chef, économiste sénior et gestionnaire de portefeuillesCe balado ne doit pas être copié ou reproduit. Les opinions exprimées dans ce balado reposent sur les conditions actuelles de marché et peuvent changer sans préavis. Elles ne visent nullement à fournir des conseils en matière de placement. Les prévisions données dans ce balado ne sont pas des garanties de rendement. Elles impliquent des risques, des incertitudes et des hypothèses. Bien que ces hypothèses nous paraissent raisonnables, il n’y a aucune assurance qu’elles se confirment.