Stress financier et santé mentale | Les constats de notre experte
La 27e édition annuelle du Sondage Benefits Canada sur les soins de santé1 illustre le rôle clé que peuvent jouer les régimes d’assurance collective dans les organisations. Dans ce second article d’une série de trois, notre experte Eveline Keable aborde l’importance de la santé financière dans la gestion des enjeux de santé mentale.
Par : Eveline Keable
Chef de produits, Santé, bien-être et invalidité
Solutions d’assurance et d’épargne collectives
iA Groupe financier
Pour la première fois, la vaste enquête annuelle de Benefits Canada a sondé les participants et participantes aux régimes d’assurance collective sur des questions portants sur :
- Leur santé sociale : leur capacité à établir des relations saines et à s’adapter aux situations sociales, et la qualité de leurs relations;
- Leur santé en milieu de travail : la qualité de leur milieu de travail et les répercussions sur leur bien-être;
- Leur santé financière;
- Leur équilibre travail-vie personnelle.
Cela a pour effet de brosser un portrait général de l’importance de ces facteurs sur la santé globale et de nous permettre de dresser d’importants constats quant à la santé financière et mentale des personnes.
Un élément a particulièrement attiré notre attention : le sondage rapporte que, par rapport aux résultats de 2023, le niveau élevé de stress quotidien a augmenté. Il est passé à 57 % chez les personnes qui se disent en mauvaise santé mentale et à 52 % chez celles qui s’estiment en mauvaise santé financière.
Dans cet article, nous nous penchons donc principalement sur le lien entre le stress financier et la santé mentale.
Une pression financière en croissance
Bien que la situation économique ait semblé s’améliorer en 2024, notamment grâce au ralentissement de l’inflation et à la baisse des taux d’intérêt, les participants et participantes aux régimes d’assurance collective continuent de se serrer la ceinture.
Par exemple, les coûts personnels (frais non couverts par leur régime, coassurance, franchise pour les médicaments, frais excédant le maximum atteint pour les soins de santé, etc.) constituent le principal obstacle relevé tant par les personnes dont la santé mentale était mauvaise (58 %) que par celles qui avaient une mauvaise santé globale (44 %).
Quant à la poursuite des traitements en cas de condition chronique ou de blessure grave, l’incidence des coûts personnels arrive au premier plan des facteurs qui minent leur capacité à en faire plus pour traiter leur problème. Ainsi, 42 % citent les coûts personnels comme principal obstacle.
Lorsqu’elles n’ont plus de couverture d’assurance pour un traitement ou un service, près du tiers (27 %) des personnes ont dit l’arrêter jusqu’à ce que leur couverture soit rétablie. Et 23 % assument elles-mêmes le coût total des traitements en réduisant parfois le nombre, tandis qu’une personne sur cinq qui a besoin d’au moins un médicament omet parfois des doses pour économiser. Enfin,14 % des personnes disent suspendre complètement leur traitement lorsque la couverture prend fin, ce qui nous semble préoccupant.
Endiguer le stress financier
Nous sommes d’avis que ces situations illustrent l’importance de la santé financière dans une approche visant le bien-être global. Quand quelqu’un se voit dans l’obligation de réduire la posologie de ses médicaments pour économiser, sa santé physique peut évidemment se détériorer, ce qui se répercute également sur sa santé mentale. S’amorce alors un cercle vicieux qui affecte son bien-être global.
Nous recommandons donc aux promoteurs de régimes de tenir compte des conséquences de l’incertitude financière. Les difficultés, notamment les dépenses quotidiennes et les besoins fondamentaux, l’endettement et l’accroissement du problème de l’accès à la propriété, peuvent engendrer un stress chronique et mener à des problèmes de santé mentale comme l’anxiété et la dépression.
L’incidence du stress financier sur la santé mentale
Le principal facteur de stress, les finances personnelles, a connu une hausse constante auprès des participants et des participantes au cours des dernières années, passant de 35 % en 2022 à 43 % en 2024.
Le pourcentage de personnes qui disent avoir subi un stress élevé ou extrême dans les trois mois précédant le sondage a largement augmenté depuis quatre ans. Alors qu’il était de 27 % en 2022, il s’élevait à 36 % en 2024.
Ajoutons que plus d’une personne sur cinq, soit 22 %, a déclaré avoir un problème de santé mentale diagnostiqué, comme la dépression ou l’anxiété.
Rappelons que les enjeux de santé mentale, dont ceux engendrés par le stress financier, peuvent entraîner des troubles du sommeil – qui risquent d’affecter la concentration – et des changements dans l’appétit, ce qui entraîne souvent une baisse de la productivité au travail et des conséquences sur les relations interpersonnelles et la confiance ou l’estime de soi.
Soulignons également que ce qui génère du stress est lié à des éléments sur lesquels les gens n’ont pas de contrôle.
Le rôle des promoteurs de régimes
Ces résultats illustrent l’importance, pour les promoteurs de régimes, d’intégrer la santé financière à la planification de leurs futurs investissements en matière de bien-être global.
Soulignons d’ailleurs qu’un programme d’épargne-retraite ne suffit pas à répondre au niveau élevé de stress financier des participants et participantes. Offrir des ressources et de la formation sur les questions financières peut aussi générer des résultats très positifs, et c’est pourquoi nous recommandons aux employeurs de déployer des formations permettant d’améliorer la littératie financière du personnel.
À cet égard, nous insistons sur la nécessité de ne pas minimiser l’importance des petits gestes : la simple connaissance et la maîtrise d’un budget personnel peuvent amener les gens à se sentir en meilleur contrôle et à en tirer des bienfaits.
Par exemple, les promoteurs pourraient leur offrir des outils qui favorisent la compréhension des différents instruments d’épargne-retraite et des calculs hypothécaires pour les aider à établir une stratégie financière répondant spécifiquement à leurs besoins. Cela permettrait aux employeurs d’aiguiller ceux et celles qui en ont besoin vers des ressources et des spécialistes de la finance.
Cela dit, nous constatons qu’une approche de bien-être global qui intègre la santé financière prend de plus en plus d’importance auprès des employeurs, qui souhaitent d’ailleurs être plus créatifs. Nous croyons donc fermement que les régimes d’avantages sociaux, conjugués à des programmes collectifs d’épargne-retraite, peuvent sans l’ombre d’un doute aider à diminuer le stress financier.
Pour aller plus loin
Selon nous, le sondage démontre bien l’interconnexion entre les quatre piliers de la santé globale et le fait qu’ils soient difficilement dissociables :
- Une mauvaise santé physique, temporaire ou chronique, peut miner la santé mentale et la santé sociale.
- Une mauvaise santé physique ou mentale peut engendrer des difficultés financières, comme une rémunération moindre en période d’invalidité ou des frais médicaux supplémentaires.
- Le stress financier, lorsqu’il entraîne des enjeux de santé mentale et sociale, peut mener à des choix de vie qui risquent d’affecter la santé physique.
- La santé sociale joue un rôle important dans la santé globale : le soutien des proches peut avoir des répercussions positives sur la santé physique, sociale et mentale.
Nous jugeons essentiel de rappeler que lorsque la santé financière d’une personne est précaire, celle-ci réduit souvent ses dépenses en loisirs et en soins non essentiels. La mise en forme ou une saine alimentation deviennent alors difficiles, faisant obstacle à l’amélioration de sa santé globale et entraînant le risque que les coûts qui s’y rattachent augmentent pour elle, pour l’organisation, et même parfois pour la collectivité.
Nous estimons donc que toute initiative visant à mieux éduquer le personnel, à diminuer leur fardeau financier ou à bonifier les ressources offertes est susceptible d’avoir un effet positif sur la santé financière, mentale et physique, et ultimement sur le bien-être global.
Nos solutions
Notre expertise en bien-être global – santé financière, physique et mentale – nous amène à offrir diverses solutions qui permettent d’améliorer la santé globale des participants et participantes en fonction des objectifs et des choix de chaque administrateur de régime.
Nous pouvons donc aider ces derniers notamment grâce à :
- Des outils et des services d’éducation financière;
- Des comptes de gestion santé;
- Une offre de soins virtuels;
- Une gamme de services de spécialistes de la santé;
- Des solutions aux problèmes de santé mentale, d’obésité, de douleurs chroniques et musculosquelettiques;
- Des couvertures inclusives;
- Des couvertures pour les médicaments liés à la gestion de poids;
- Une gestion proactive et efficace de l’invalidité.
1Le sondage a été effectué en ligne par Ipsos au nom du Groupe Contex entre le 28 février et le 6 mars 2024, auprès d’un échantillon national de 1 001 participants et participantes à un régime collectif de soins de santé. À cette initiative s’ajoute une autre enquête menée par Maru/Blue auprès de 653 administrateurs de régimes d’avantages sociaux du 1er au 7 mars 2024. Pour tous les détails, visitez le site Web de Avantages.